Modification de la procédure de commande vaccinale pour la FCO de sérotype 4 - La Semaine Vétérinaire n° 1751 du 10/02/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1751 du 10/02/2018

FIÈVRE CATARRHALE OVINE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

Dans sa note de service du 30 janvier 2018, la DGAL a confirmé les nouvelles modalités de commandes vaccinales contre le BTV4 en France continentale et les a détaillées. Des précisions ont aussi été données concernant l’utilisation des vaccins contre le BTV8 et les sérotypes exotiques, ainsi que sur les mesures à respecter lors d’exportations vers l’Espagne.

Après avoir réalisé un état des lieux des stocks de vaccins encore disponibles pour lutter contre les sérotypes 4 et 8, le Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale (Cnopsav) avait annoncé, le 10 janvier dernier, que seules les procédures de commande de vaccins contre la fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 4 (BTV4) seraient modifiées en France continentale et que leur mise en œuvre serait effective le lundi 22 janvier 2018. En effet, le stock vaccinal contre le BTV4 étant restreint, il convient d’optimiser l’utilisation des doses. Dans sa note de service du 30 janvier 20181, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) confirme ces nouvelles mesures de commande et détaille les procédures vaccinales à respecter pour le BTV4 et le BTV8. Ces nouvelles règles concernent directement les praticiens ruraux, qui doivent adapter leurs commandes et leurs pratiques vaccinales.

Une « gestion optimisée » des stocks contre le BTV4

À la suite de l’arrêté du 28 décembre 2017 (modifiant celui du 22 juillet 2011)2, l’ensemble du territoire national est passé en zone réglementée BTV4 (et 8). La stratégie d’éradication du BTV4, adoptée jusqu’alors, et qui était basée sur une vaccination obligatoire dans les départements initialement placés en zone de protection, a été abandonnée.

Un état des lieux des stocks de vaccins disponibles contre les BTV4 et 8 en France continentale a alors révélé que, contrairement au BTV8, le nombre de doses vaccinales contre le BTV4 est limité. Afin « d’alléger le travail des DDPP et d’optimiser l’utilisation de ces doses vaccinales », la note de service de la DGAL précise les modifications dans les procédures de commande de vaccins contre le BTV4. En pratique, après avoir recensé tous ses besoins en vaccins, le vétérinaire doit réaliser ses commandes auprès de Serviphar, unique établissement pharmaceutique dépositaire. Les priorités de répartition des doses vaccinales disponibles ont été précisées, avec le souhait de privilégier les éleveurs de l’ancienne zone de protection (et du périmètre interdit) compte tenu de la forte mobilisation demandée fin 2017 aux éleveurs et aux vétérinaires de cette zone. Pour cela, 500 000 doses seront bloquées chez Serviphar jusqu’à fin février 2018, afin de les réserver à ces éleveurs pour réalisation de la primovaccination (incluant les deux injections pour les bovins).

BTV8 : des nouveautés concernant l’utilisation des vaccins

Les doses vaccinales contre le BTV8 étant disponibles en quantité suffisante, il n’est pas jugé nécessaire par les autorités de définir des priorités vaccinales : « Tous les animaux peuvent être vaccinés, quelle que soit leur destination. Néanmoins, l’utilisation optimale des flacons reste de mise. » De plus, étant donné que le stock de vaccin Merial est presque épuisé, la question de la possibilité du rappel avec le vaccin CZV sur des animaux primovaccinés avec du vaccin Merial se pose. Actuellement, en cas d’indisponibilité des vaccins du même fabricant, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) préconise de refaire une primovaccination avec le CZV (deux injections) sur les animaux préalablement vaccinés avec un vaccin Merial et inversement. Si ces recommandations ne sont pas suivies, la vaccination des animaux ne sera pas considérée comme valable dans le cadre de la certification à l’export et aux échanges. Un raccourcissement du délai retenu pour l’acquisition de l’immunité avec le vaccin CZV a par ailleurs été annoncé dans le cadre des échanges avec l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg et la Belgique (pour le pacage uniquement). Il est désormais de 10 jours.

En ce qui concerne le fournisseur de vaccins, il reste inchangé : il s’agit toujours de l’établissement pharmaceutique Serviphar, depuis le 1er octobre 2016. Enfin, les modalités vaccinales sont toujours les mêmes. Pour les animaux destinés à la sortie de la zone réglementée BTV8, les vaccinations doivent être réalisées par le vétérinaire sanitaire, afin d’assurer sa certification et de permettre l’export et les échanges. Et, en ce qui concerne la vaccination volontaire des cheptels souches ne nécessitant pas de certification, elle peut être réalisée par l’éleveur.

Cas particulier de l’exportation vers l’Espagne

La DGAL rappelle que la vaccination de troupeau, permettant l’envoi d’animaux immunisés en Espagne selon les conditions du protocole bilatéral3, doit être obligatoirement réalisée par le vétérinaire sanitaire de l’élevage une fois par an et sur l’ensemble des animaux de l’exploitation en âge d’être vaccinés.

Vaccination contre les sérotypes exotiques et déclaration des accidents vaccinaux

La note de service de la DGAL rappelle enfin les modalités de vaccination volontaire (notamment contre le sérotype 1). Ainsi, l’arrêté du 22 juillet 20114 autorise la vaccination des animaux détenus en zone réglementée FCO contre le sérotype 1, à condition d’en assurer la traçabilité.

Enfin, il est rappelé que les accidents vaccinaux doivent faire l’objet d’une déclaration de pharmacovigilance par le vétérinaire auprès de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), via le formulaire disponible en ligne5.

1 bit.ly/2BnQBwA.

2 bit.ly/2nQEnoM.

3 NS DGAL/SDSPA 2018-003 annexe 3.

4 bit.ly/2Bozv1A.

5 bit.ly/2nU2fI5.

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