Suivi des foyers d’anémie infectieuse équine dans le Var et les Alpes-Maritimes - La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1750 du 03/02/2018

DÉCRYPTAGE

DÉCRYPTAGE

Un second foyer d’anémie infectieuse équine a été déclaré dans le Var, en lien épidémiologique avec le premier cas, localisé à Lorgues. Décryptage par le Respe.

La Direction générale de l’alimentation (DGAL) nous informait, le 27 décembre 2017, de la déclaration d’un premier foyer d’anémie infectieuse équine (AIE) et de ses suites sur la commune de Contes, dans les Alpes-Maritimes. À ce stade, seuls deux chevaux ont été déclarés infectés et euthanasiés.

Les mesures sanitaires

Les mesures sanitaires ont été mises en place par les directions départementales de la protection des populations du Var et des Alpes-Maritimes (DDPP83 et 06), en particulier l’enquête épidémiologique, en lien avec la DGAL. Selon la réglementation en vigueur, une zone de surveillance d’un rayon de 2 km a été définie autour de chacun des foyers et a fait l’objet d’un arrêté préfectoral. À l’intérieur de ces zones, un protocole est instauré pour éviter la propagation du virus : les mouvements d’équidés sont interdits et tous ceux présents sont recensés et testés individuellement pour l’AIE.

L’enquête a pour objectif d’identifier les équidés ayant été en contact avec les deux cas pour connaître l’éventuelle circulation virale et déterminer l’origine des foyers.

Les équidés ayant été en contact prolongé avec les animaux infectés (détention commune, randonnées communes fréquentes, pâtures proches, etc.) sont actuellement testés.

À ce stade de l’investigation, aucun lien ne peut être établi avec le précédent épisode d’AIE déclaré à Carcès, dans le Var, en 2009.

L’enquête

L’enquête se poursuit et va s’étendre à la totalité des communes varoises de Lorgues, Saint-Antonin-du-Var et Le Thoronet, et à la commune de Contes, dans les Alpes-Maritimes, pour recenser tous les équidés présents, avec le concours de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Les vétérinaires sanitaires des deux départements sont sollicités pour participer à l’enquête et procéder aux prélèvements sur les “équidés contacts” identifiés. Le Respe a également appelé ses vétérinaires sentinelles à la vigilance concernant la situation et sollicité leur collaboration à l’enquête avec les services vétérinaires.

Pour en savoir plus

- La Semaine Vétérinaire n° 1360 du 15/5/2009, « Deux nouveaux foyers d’anémie infectieuse équine sont décelés ».

- La Semaine Vétérinaire n° 1369 du 28/8/2009, « Les maladies infectieuses à l’heure mondiale ».

- La Semaine Vétérinaire n° 1392 du 12/2/2010, « L’anémie infectieuse équine est aux portes de la France ».

- La Semaine Vétérinaire n° 1410 du 18/6/2010, « Le virus de l’anémie infectieuse équine induit une infection persistante ».

L’ANÉMIE INFECTIEUSE ÉQUINE

Pour rappel, l’anémie infectieuse équine (AIE) est causée par un virus de la famille des Retroviridae. L’infection aboutit à la persistance à vie de l’agent infectieux chez l’animal, qui devient alors un réservoir du virus et une source de contamination potentielle pour les équidés environnants.
Seuls les équidés (chevaux, ânes, mulets et zèbres) sont sensibles à l’infection par le virus de l’AIE, qui n’est donc pas transmissible à l’homme.
Le passage du virus d’un animal à l’autre se produit généralement par le sang, par l’intermédiaire de piqûres d’insectes hématophages (principalement les taons) ou lors de l’utilisation d’aiguilles ou de matériel médical souillé par du sang d’animaux contaminés. Il n’y a donc pas de contagiosité directe d’un cheval à l’autre.
Après une période d’incubation longue (supérieure à 15 jours), plusieurs types de manifestations cliniques sont recensés, allant d’une forme clinique aiguë (avec hyperthermie importante [40-41 °C], anorexie, tachycardie, anémie sévère, hémorragies), subaiguë (avec une fièvre modérée persistante) à une forme chronique (baisse de forme, perte de poids, anémie), voire asymptomatique. Les animaux peuvent ne présenter aucun symptôme lors de l’infection ou passer à cette forme après guérison. Ils restent cependant porteurs du virus.
Il n’existe pas de traitement de la maladie et seul un diagnostic de laboratoire permet de la confirmer (test de Coggins).
L’AIE est une maladie réglementée (décret n° 2012-845 du 30 juin 2012). Il s’agit d’un danger sanitaire de catégorie 1 dont la gestion est assurée par les services de l’État.

INFORMATIONS PRATIQUES

Réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (Respe).
3, rue Nelson-Mandela, 14280 Saint-Contest.
Tél. : 02 31 57 24 88. E-mail : contact@respe.net.
Contact vétérinaire : Christel Marcillaud-Pitel, directrice du Respe.

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