Les vétérinaires ont-ils augmenté leurs prix ? - La Semaine Vétérinaire n° 1749 du 27/01/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1749 du 27/01/2018

INTERDICTION DES REMISES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

Selon l’Insee, les prix des antibiotiques vendus aux éleveurs n’ont globalement pas été impactés par la fin des remises.

Au 1er janvier 2015, entrait en vigueur un dispositif de la loi d’avenir d’octobre 2014, qui interdit les remises, rabais et ristournes sur la vente d’antibiotiques. Face à ce changement, les éleveurs craignaient que les vétérinaires relèvent leurs prix. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)1 révèle pourtant, avec des indices annuels sur les prix des produits agricoles à la production, que ceux des produits et services vétérinaires ont connu des hausses modérées. Entre 2010 et 2016, les prix des produits vétérinaires achetés par les éleveurs sont en augmentation. Cette tendance se poursuit légèrement en 20172.

2015, une année charnière

La hausse des prix des spécialités vétérinaires vendues aux éleveurs est particulièrement marquée entre 2012 et 2016 (infographie). Pour cette période, l’indice des prix d’achat est passé de 106,6 à 119,6, soit une progression de 12 %. Cette hausse concerne principalement les antibiotiques. Pour ces produits, les indices de prix sont passés de 109 à 125,6 entre 2012 et 2016 (+ 15 %). Ce taux reste relativement stable chaque année. Cet indice était de 113,7 en 2013, de 118,5 en 2014, puis de 121,1 en 2015. L’année 2015 n’a connu qu’une faible augmentation (2 %) des prix de vente d’antibiotiques. Cette période charnière était particulièrement crainte, en raison notamment de la mise en œuvre de la loi d’avenir d’octobre 2014. Un dispositif de ce texte prévoit en effet l’interdiction des remises (avant ou arrière) sur les antibiotiques. Ainsi, dès janvier 2015, les contrats de vente entre les ayants droit et les éleveurs devaient exclure de telles clauses, de même que des rabais ou des ristournes. Une forte élévation des prix de vente de ces produits aurait été perçue comme contre-productive au regard des enjeux de santé publique en matière de lutte contre l’antibiorésistance et de la mise en œuvre du premier plan ÉcoAntibio, qui demande une réduction de 25 % de l’exposition des animaux aux antibiotiques3. Sur la même période, entre 2012 et 2016, le prix des services vétérinaires a peu évolué. Cet indice est passé de 103,1 en 2012 à 111,6 en 2016 (+ 8 %). En 2015, l’Insee note une hausse de moins de 2 % (avec des indices de 107,7 en 2014 et 109,7 en 2015). Par an, cette progression ne dépasse pas 1,6 %. En décembre 2017, l’institut indique une augmentation de 1,5 % en un an des prix des produits et services vétérinaires.

Une évolution des prix

L’indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa) recouvre les consommations intermédiaires et les investissements des agriculteurs, dont les dépenses vétérinaires. Cette étude, publiée tous les mois et chaque année, permet de suivre les évolutions de prix à partir d’une base donnée. Les chiffres ont été communiqués à l’Insee par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation à la suite d’une enquête menée auprès d’un échantillon de vétérinaires (en moyenne une quarantaine). Les grandes catégories de produits ciblent les anti-inflammatoires, les produits de nutrition, les vaccins, les antibiotiques et les antiparasitaires.

1 bit.ly/2rOOVZT.

2 bit.ly/2Fw50pp.

3 La Semaine Vétérinaire n° 1735 du 13/10/2017, page 15.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr