Les vertus cardioprotectrices du chien pour son propriétaire : l’exemple suédois - La Semaine Vétérinaire n° 1749 du 27/01/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1749 du 27/01/2018

LIEN HOMME-ANIMAL

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : AURÉLIEN LÉOBON  

Une étude d’envergure démontre les bienfaits pour la santé de la possession d’un chien.

Souvent dépeint comme le meilleur ami de l’homme, le chien pourrait constituer un élément indispensable à sa santé cardiovasculaire. En 2016, les maladies cardiovasculaires étaient à l’origine de 45 % de morts prématurées sur le Vieux Continent. Les études avaient mis en évidence jusqu’alors les vertus d’un chien pour la santé mentale, afin de rompre l’isolement social, mais également physique, par une augmentation de l’activité de son propriétaire.

Un risque de mortalité diminué d’un tiers pour les personnes seules

Une équipe suédoise1 a décidé de clarifier les liens existant entre le fait de posséder un chien et les risques cardiovasculaires de son propriétaire. Pour cela, ils ont eu accès aux registres de santé nationaux. Tous les résidents permanents âgés de 40 à 80 ans étaient éligibles. Ces fichiers ont été croisés avec ceux de la Sécurité sociale répertoriant tous les actes médicaux réalisés et celui d’identification canine permettant d’avoir accès aux différents propriétaires d’animaux (83 % des chiens suédois y seraient inscrits). La population éligible (3,4 millions de Suédois) a été suivie sur une période de 12 ans. Près de 13,1 % détiennent un chien. Pour un ménage formé d’une seule personne, la possession d’un chien est associée à une réduction de 33 % de risque de mortalité, quelle qu’en soit la cause, contre une réduction de 11 % pour un foyer formé de plusieurs personnes. Concernant la mortalité en lien avec un problème cardiovasculaire, ces diminutions de mortalité sont respectivement de 36 et 15 % suivant la composition du foyer. Par ailleurs, avoir un chien de chasse permet de réduire encore plus les risques de survenue d’une maladie cardiovasculaire chez son propriétaire.

Des effets psychiques et physiques

Bien que cette étude présente certains biais (échantillonnage, chiens pas tous enregistrés dans le registre national), elle constitue la première de cette envergure à prouver les bienfaits du chien sur la santé de l’homme. Cela s’explique notamment par des effets psychiques notables sur le propriétaire : diminution de l’isolement social, de la dépression, etc. Ces facteurs sont connus pour être à l’origine d’une augmentation de la mortalité chez l’homme. Les foyers composés d’une seule personne bénéficient plus des bienfaits du chien, notamment car celui-ci permet à un seul et même individu d’avoir une activité physique régulière, tout en bénéficiant de la compagnie et de la bonne humeur sans faille de nos compagnons à quatre pattes. Nul ne semblait en douter, mais il est désormais acté que le fait de posséder un chien est à l’origine d’un cercle vertueux pour son propriétaire, pour sa santé tant physique que mentale.

1 Mubanga M., Byberg L., Nowak C. et coll. Dog ownership and the risk of cardiovascular disease and death - A nationwide cohort study. Sci. Rep. 2017;7(1):15821.

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