Création d’un poste de vétérinaire au refuge SPA de Luynes - La Semaine Vétérinaire n° 1747 du 13/01/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1747 du 13/01/2018

PROTECTION ANIMALE

Auteur(s) : SERGE TROUILLET 

Dans le cadre d’un grand plan national de rénovation des refuges engagé par la Société protectrice des animaux en 2014, celui de Malitourne à Luynes, en Indre-et-Loire, sort de longs mois de travaux pour améliorer le confort des animaux. Outre de nouveaux parcs de détente pour les chiens et des locaux rénovés pour les chats, Malitourne dispose dorénavant d’un local vétérinaire.

La Société protectrice des animaux (SPA) internaliserait-elle progressivement le service vétérinaire dans ses structures ? « Assurément non, objecte Stéphanie Verdu, vétérinaire référente de l’association. Nous n’avons pas de politique proactive en faveur de vétérinaires salariés dans nos structures. La plupart d’entre elles fonctionnent avec le concours de praticiens libéraux et nous nous en félicitons. Pour autant, lorsqu’un refuge, qui plus est quand il fait également office de fourrière, connaît des mouvements d’entrées et sorties importants avec des coûts qui explosent, il devient compliqué pour lui d’absorber l’ensemble des besoins inhérents à cette situation. Les opérations chirurgicales, les vaccinations, les soins divers et la gestion sanitaire par un vétérinaire extérieur peuvent alors devenir difficiles. D’autant que nous avons une prophylaxie sanitaire importante sur place, dans un contexte de pathologies de collectivité. Aussi, quand se justifie un besoin de poste de vétérinaire, en lien avec une activité croissante et des frais importants, nous n’avons d’autre choix que de le créer. »

Pratiquer autrement qu’en clientèle

De fait, la SPA compte 45 vétérinaires et 40 assistants dans 28 de ses structures (12 dispensaires et 16 refuges sur les 56 de l’association), les vétérinaires pouvant travailler à la fois dans un refuge et dans un dispensaire, à temps complet ou à temps partagé dans une clinique extérieure. À la différence de la Confédération nationale des SPA de France, qui regroupe 260 refuges indépendants, et avec laquelle la confusion est souvent faite, la SPA homogénéise ses pratiques, établit des recueils de procédures, dans le cadre d’une gestion centralisée.

C’est ainsi que Pauline Angoujard (A 15) a été recrutée en novembre par la direction parisienne pour le poste de vétérinaire à Luynes (Indre-et-Loire) : « J’avais envie de continuer à faire de la médecine et de la chirurgie, mais autrement qu’en clientèle. La création de mon poste résulte de la mise en place d’un nouveau mode de fonctionnement du refuge, adapté à son profil et à son environnement. En effet, les cliniques partenaires ne sont pas toujours disponibles, et nos besoins sont importants : nous accueillons actuellement 150 chiens et 60 chats. Aussi, entre la médecine de base, les petites chirurgies et surtout la prévention, ma pratique vétérinaire diffère peu de celle qui était la mienne auparavant en clinique. Et forts de nos échanges avec le public, le personnel du refuge et les bénévoles, les confrères libéraux partenaires et ceux du siège, qui nous appuient et nous conseillent, nous ne sommes pas isolés… bien qu’au milieu de la forêt ! »

Aucune aide de l’État

La SPA a accueilli 48 000 animaux en 2016, en a soigné 133 000 et a réalisé 180 000 actes vétérinaires dans ses dispensaires. « Mais nous ne sommes pas extensibles à l’infini, même si nous sommes de plus en plus sollicités, notamment dans les dispensaires où les plannings de stérilisation sont parfois établis sur trois mois !, souligne cependant Stéphanie Verdu. Tout a un coût, et nous ne vivons que de dons et de legs. Nous ne bénéficions d’aucune aide de l’État. Nous ne dépendons que de la générosité de nos donateurs. »

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr