Nouvelle stratégie sanitaire vis-à-vis de la FCO de sérotype 4 - La Semaine Vétérinaire n° 1746 du 06/01/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1746 du 06/01/2018

FIÈVRE CATARRHALE OVINE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : CLOTHILDE BARDE  

L’arrêté ministériel du 28 décembre dernier a conduit de nouveau à une modification des mesures réglementaires contre la FCO de sérotype 4 en France continentale, avec une extension de la zone réglementée BTV4 à l’ensemble du territoire.

À la suite de la détection d’un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 4 (BTV4) en Haute-Savoie, début novembre, une stratégie de lutte sanitaire avait été mise en place très rapidement dans 12 départements, avec l’objectif initial d’éradiquer ce virus nouvellement apparu en France continentale. En effet, le faible nombre de foyers découverts initialement et l’identification d’une source probable d’introduction du virus dans ce même département (bovins infectés en provenance de Corse), laissait espérer une détection précoce de l’infection et, par conséquent, de bonnes chances de l’éliminer par la mise en place d’un zonage, d’une limitation des mouvements, ainsi que d’une vaccination obligatoire.

« Une évolution inexorable » du nombre de foyers de BTV4

Fin décembre, force est de constater que le nombre de cas de FCO de sérotype 4 a malgré tout continué à progresser en France continentale. Dans son communiqué de presse du 29 décembre 2017, la préfecture de l’Ardèche note ainsi que, compte tenu de l’expérience acquise ces deux dernières années avec la FCO de sérotype 8 sur le territoire continental, de l’évolution « inexorable » du nombre de départements touchés par BTV4 en France continentale depuis novembre dernier, ainsi que du « manque de vaccins pour tous les ruminants des nouvelles zones réglementées, avant la reprise d’activité vectorielle du printemps prochain », l’objectif d’éradication poursuivi n’est désormais plus approprié. De plus, il apparaît à ce stade que ce sérotype 4 ne provoque aucune maladie, tant sur les bovins que sur les petits ruminants. En outre, « les mesures de restriction des mouvements des animaux sont très coûteuses, mal acceptées socialement et économiquement ».

Par conséquent, après avis unanime des experts de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et du Comité national d’orientation des politiques sanitaires animales et végétales (Cnopsav) consultés le 21 décembre dernier, la stratégie initiale d’éradication a été abandonnée au profit de l’extension de la zone réglementée BTV4 à l’ensemble du territoire continental1. Les mouvements d’animaux sont donc libres à compter du 1er janvier sur tout le territoire continental et, comme pour la FCO de sérotype 8, la vaccination devient facultative avec une priorisation à certaines catégories d’animaux (ovins, échanges, exports, etc.).

Des conditions de sortie du territoire modifiées

Seuls les animaux vaccinés contre le BTV4 et le BTV8 sont éligibles aux échanges 60 jours après la date de la dernière injection de primo-vaccination. Néanmoins, les échanges d’animaux vers l’Espagne ou l’Italie (qui représentent 80 % des flux d’exports d’animaux depuis la France) ne sont pas impactés. Ainsi, Stéphanie Flauto, sous-directrice des affaires sanitaires européennes et internationales à la Direction générale de l’alimentation (DGAL), indique que « des accords bilatéraux vers ces États membres avaient été mis en place avec le sérotype 8. Ces accords restent valables même si la France est en zone réglementée BTV4. » De même, « des discussions avec les pays tiers (notamment avec l’Algérie) sont en cours pour permettre le maintien des exportations ».

1 Arrêté ministériel du 28 décembre, paru au Journal officiel n° 0305 du 31 décembre 2017, texte n° 120.

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