Bilan des connaissances acquises par polymerase chain reaction sur la maladie de l’œdème - La Semaine Vétérinaire n° 1746 du 06/01/2018
La Semaine Vétérinaire n° 1746 du 06/01/2018

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

Une étude dresse un bilan des diagnostics effectués dans deux laboratoires d’analyse entre 2014 et 2017, au sein d’élevages avec une suspicion clinique et/ou nécropsique d’œdème colibacillaire. Au total, 345 prélèvements de contenus digestifs ont été soumis à un génotypage des Escherichia coli, afin de rechercher les gènes codant pour la shigatoxine (toxine responsable des signes cliniques de la maladie-gène Stx2e), les entérotoxines (Sta et Stb) et un facteur d’attachement (F18 et F4). Le gène Stx2e a été retrouvé dans 224 prélèvements, soit 65 % d’entre eux. La proportion de résultats Stx2e positifs a augmenté au fil des années (72,5 % en 2017). Le facteur d’attachement F18 lui est associé dans 94 % des cas. De plus, des gènes codant pour des entérotoxines sont également présents dans 24 % des prélèvements Stx2e positifs. La survenue simultanée de la maladie de l’œdème et de diarrhées colibacillaires est d’ailleurs observée sur le terrain par les vétérinaires. Pour 100 souches d’E. coli, le sérotypage a complété le génotypage. Certains des sérotypes identifiés (O141K85, O138K81) sont de génotypes variables, pouvant induire une diarrhée colibacillaire, la maladie de l’œdème ou les deux simultanément. A contrario, le sérotype O139K82 n’induit que la maladie de l’œdème. Le génotypage complète ainsi l’information imparfaite fournie par le sérotypage en rapport avec la virulence de la souche impliquée. Les résultats montrent également que la maladie est présente sur tout le territoire, mais elle se concentre particulièrement en Bretagne (peut-être en raison de la forte densité des élevages de porcs) et sur l’île de La Réunion (où la flambée de l’affection est inexpliquée). Enfin, la maladie de l’œdème est diagnostiquée tout au long de l’année. Si 67 % des prélèvements Stx2e positifs proviennent de porcs âgés de 5 à 7 semaines, les cas tardifs (au-delà de 10 semaines) ne sont pas rares (17 %). Les signes cliniques d’œdèmes, classiquement très évocateurs de la maladie, sont absents dans 40 % des résultats Stx2e positifs et sont présents dans 48 % des résultats négatifs, résultant de traumatismes ou d’autres agents pathogènes (S. suis, A. pleuropneumoniae, etc.).

Article rédigé d’après une présentation faite aux journées de la recherche porcine 2017 : « Diagnostic de la maladie de l’œdème chez le porc en France : bilan des connaissances acquises depuis 2014 par la PCR de génotypage des E. coli », par A. Jardin, P. Leneveu, M.-H. Bayon-Auboyer et coll.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr