Le brave taureau - La Semaine Vétérinaire n° 1744 du 14/12/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1744 du 14/12/2017

FILM

DITES-NOUS TOUT

Auteur(s) : MICHEL BERTROU 

Écrite en 1935, en une après-midi, par Munro Leaf pour son ami l’illustrateur Robert Lawson, L’Histoire de Ferdinand– le taureau qui préférait le parfum des fleurs au combat – est rapidement devenu un classique de la littérature enfantine, vendu à des millions d’exemplaires et traduit dans plus de 60 langues. Après le court métrage1 oscarisé de Walt Disney en 1938, les studios Blue Sky (qui ont créé la saga L’Âge de glace et Rio) en proposent aujourd’hui une adaptation longue, haute en couleur, qui s’étoffe de péripéties trépidantes et burlesques aux quatre coins d’une Espagne contemporaine réinventée, de personnages secondaires (d’autres taureaux, une fillette, une chèvre déjantée, des hérissons, des lipizzans) et de dialogues anthropomorphes aux répliques percutantes. Drôle, spectaculaire, tendre, visuellement maîtrisée, cette remise à jour n’a pas l’innocence légère de l’histoire originale, mais elle en préserve l’esprit. Un esprit qui, à l’heure où le désamour pour la corrida se confirme, où l’abattoir tourmente de plus en plus les sensibilités et où des “Ferdinand” en chair et en os2 existent bel et bien, semble plus que jamais en phase avec notre présent. Les mésaventures qui contrarient la placidité de l’attachant taureau – aussi gros que son cœur est grand – y épinglent moins l’homme (aucun personnage humain ne s’y montre totalement méchant) qu’une société qui promeut la compétition et perpétue la cruauté à travers la tauromachie ou l’abattage industriel.

1 Ferdinand The Bull (1938), en libre accès sur Internet.

2 Le taureau Fadjen, par exemple, est devenu la mascotte des opposants à la corrida.

Ferdinand de Carlos Saldanha, États-Unis, 1 h 47, en 3D dans les salles équipées, sortie le 20 décembre.

Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr