Éteindre les sauts d’accueil et les aboiements - La Semaine Vétérinaire n° 1744 du 14/12/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1744 du 14/12/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : GWENAËL OUTTERS  

Un comportement naturel, possédant une fonction de communication, est considéré normal lorsqu’il possède un contexte de déclenchement pertinent, une intensité adaptée et un retour à la normale rapide. Bien que normaux, certains comportements peuvent être indésirables, comme les sauts d’accueil ou les aboiements. Le saut d’accueil est une demande du chien à la recherche de contacts, de jeux, de caresses ou d’attention à laquelle répond l’humain, de façon positive ou négative, ce qui constitue alors un renforcement. Les aboiements sont également un comportement de communication au sein de l’espèce et avec l’homme, et toute réponse à ceux-ci est comprise par l’animal comme une attention et le motive à continuer.

Ce qui ne marche pas

Un propriétaire qui a tendance à crier, à s’énerver, à agiter les bras ou à repousser le chien en ignorant les aboiements entraîne une escalade, avec baisse du contrôle du chien et du maître, et induit un renforcement involontaire. Une punition ne peut être efficace que si elle est infligée au début de la séquence, ce qui est impossible dans la prise en charge des sauts d’accueil et des aboiements.

Ce qui fonctionne

La stratégie consiste à identifier la motivation du chien, à déclencher une nouvelle motivation et à proposer au chien d’agir différemment. Le concept est donc de changer la communication en changeant les habitudes par des principes d’apprentissage simples de récompense agréable à la fin de la séquence. L’objectif est d’arriver à un comportement désiré par la récompense d’un ordre qui va être exécuté (« Assis !», par exemple) ou par la disruption, en interrompant par surprise l’animal et en le redirigeant vers un comportement acceptable (pouvoir passer devant le chien, entre la porte et celui-ci pour accueillir le visiteur ou se pencher pour prendre contact avec la main et stopper les sauts de l’animal). L’extinction du comportement nécessite la vérification des compétences du chien et la motivation des propriétaires à changer ; une démonstration en consultation est nécessaire.

Dominique Lachapèle DIE vétérinaire comportementaliste, praticienne à Asson (Pyrénées-Atlantiques). Article rédigé d’après une présentation faite au congrès de l’Afvac 2016.

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