Les déclarations toujours dominées par les carnivores domestiques - La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017

PHARMACOVIGILANCE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL  

La pharmacovigilance reste l’un des sujets phares du congrès de l’Afvac. Une occasion pour inciter les praticiens à déclarer davantage les effets indésirables.

L’atelier consacré à la pharmacovigilance, lors du dernier congrès de l’Afvac, a rencontré un franc succès. En 2016, pas moins de 4 113 déclarations ont été portées à la connaissance de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV), toutes espèces confondues. Cette rencontre a permis de revenir sur les principaux indicateurs qui concernent les carnivores domestiques. Ces derniers représentent à eux seuls 80 % des déclarations (un quart des signalements), dont 44 % d’effets indésirables graves. À noter aussi une nette augmentation des signalements (multipliés par deux entre 2014 et 2016) chez les lapins, les animaux exotiques et autres nouveaux animaux de compagnie. En 2016, 101 déclarations portaient sur le lapin de compagnie et 24 sur la catégorie “autres NAC/animaux exotiques” (principalement les furets et les cochons d’Inde). Élisabeth Bégon (ANMV) est revenue plus en détail sur la nature de ces signalements.

Les APE en tête chez les chats

En 2016, les antiparasitaires internes et externes (API et APE) ont représenté 33 % des déclarations (un peu moins qu’en 2015). Cette classe thérapeutique concerne un millier de cas déclarés chez les chiens et les chats. Le rapport 2016 de l’ANMV démontre que cette dernière espèce est plus sensible aux antiparasitaires. Cela s’explique notamment par les nombreuses intoxications sur le chat provoquées par une utilisation erronée d’un produit destiné au chien. En comparaison chez les chiens, la classe thérapeutique la plus souvent citée est celle des vaccins (838 cas, soit 40 %), avec comme principaux effets indésirables des chocs anaphylactiques. D’autres signes cliniques rapportés peuvent ou non y être liés, tels que des diarrhées et des vomissements, des troubles de l’appétit, des douleurs abdominales. Mais aussi des signes neurologiques, comme des troubles locomoteurs, une dépression de l’animal, des convulsions, des tremblements ou encore des pertes de consciences. Ces signes sont principalement observés lors d’effets indésirables graves à la suite à une vaccination chez le chien. Par ailleurs, l’utilisation de médicaments vétérinaires en dehors des recommandations du résumé des caractéristiques du produit (RCP) concerne, en 2016, 400 cas chez le chien (38 % des déclarations) et 453 chez le chat (42 %). La majorité des cas sont des erreurs de doses chez le chien (46,7 %), avec beaucoup de surdosages. L’utilisation de médicaments non destinés aux félins prédominent dans les usages hors RCP dans cette espèce (51,7 %), suivie des erreurs de doses (41,9 %). 5 % de ces déclarations concernent les lapins de compagnie et la catégorie “autres NAC/faune sauvage”.

Les suspicions de manque d’efficacité en hausse

En 2016, les déclarations pour suspicion de manque d’efficacité ont augmenté, passant de 363 cas en 2015 à 406 en 2016. Comme les années précédentes, les chiens font partie des espèces les plus représentées (44 %). Sur cette même période, 96 cas de suspicion de manque d’efficacité de vaccins ont été déclarés, dont 58 ont conduit à la mort du chien. Les pathologies recensées sont principalement la leptospirose et la parvovirose, dont les vaccins sont les plus utilisés. L’agence a estimé, pour 51 cas, qu’il pouvait exister un lien entre l’effet indésirable grave et le vaccin. Par ailleurs, 4 % des effets non souhaités ont concerné des suspicions de manque d’efficacité liés à des APE (41 chats et 2 chiens en 2016). Il s’agit notamment de 29 cas de babésiose, 8 de pédiculose, 3 d’infestation par des tiques et 1 de leishmaniose. Pour évaluer le manque d’efficacité, les experts de l’agence s’interrogent sur la chronologie des événements (le moment du traitement, le respect des recommandations du RCP), la pression parasitaire dans l’environnement de l’animal, la façon dont le produit a été utilisé et son action sur le parasite concerné. Ces suspicions de manque d’efficacité sont donc examinées au cas par cas et produit par produit, afin de pouvoir évaluer l’infestation en fonction de contraintes réglementaires.

Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 1er/12/2017, pages 10 et 11.

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