Le Mooc, un bon outil pour informer sur la profession - La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1743 du 07/12/2017

FORMATION

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON  

L’université d’Édimbourg, en Écosse, a eu l’idée de créer un Mooc dont l’objectif est de faire connaître la profession, voire de susciter des vocations. L’essai, mené en 2014, s’est révélé payant.

Do you have what it takes to be a veterinarian ? » Cette question est le titre du Mooc1 (massive open online course) proposé par des enseignants de l’université d’Édimbourg (Écosse) depuis le mois de mai 2014 sur le site Coursera, une plateforme web qui regroupe un panel de cours en ligne. L’idée est que cet outil soit bénéfique à la profession, en permettant de mieux la faire connaître au grand public, et plus particulièrement aux jeunes qui envisageraient de s’engager dans le cursus vétérinaire. En 2016, les acteurs du projet ont présenté les résultats de la première session de mai 2014, à travers une publication sur Veterinary Record 2. Pour eux, pas de doute, le pari est gagné.

Une forte participation pour un cours en ligne

D’une durée de 15 à 20 h, le Mooc a été organisé en cinq parties, à suivre sur cinq semaines : soins de base aux animaux, introduction à l’anatomie, compétences professionnelles, introduction aux compétences cliniques et histoire de la médecine vétérinaire (incluant la médecine d’aujourd’hui et de demain). Le public était constitué à 85 % de femmes. Au total, sur les 11 911 personnes inscrites, seules 8 137 (68 %) ont accédé aux vidéos mises en ligne, et 1 716 ont finalement obtenu leur certificat de validation (14 %). Ce taux d’achèvement est bien supérieur à celui obtenu généralement pour les cours en ligne. Selon une étude3 concernant la plateforme Coursera, le taux de rétention des apprenants n’y monte qu’à environ 5 %.

Apprendre est la motivation première

Les inscrits étaient invités à répondre à un premier questionnaire avant le début des modules et à un deuxième à la fin de ceux-ci. Parmi les 8 137 cités plus haut, 27 % ont répondu au premier, 8,5 % au deuxième et 5,5 % aux deux. Selon le questionnaire d’entrée, le public était majoritairement anglophone, les États-Unis et le Royaume-Uni totalisant un peu plus de 50 % des inscrits. La majorité des apprenants avaient entre 18 et 34 ans. Enfin, le plus haut diplôme obtenu par les répondants correspondait aux niveaux “études secondaires” et “études universitaires” pour respectivement 19 et 58 % d’entre eux. Apprendre de nouvelles choses (92 %), rencontrer des personnes différentes (78 %) et améliorer ses options de carrière (47 %) étaient les trois premières motivations évoquées par les répondants.

Une aide à la décision

Selon le premier questionnaire, 64 % des participants envisageaient de travailler dans la profession vétérinaire et 67 % espéraient que ce cours les aiderait à s’orienter. Le questionnaire de clôture a montré que le Mooc avait répondu aux attentes de 93 % des apprenants. À la question « Envisagez-vous toujours de travailler dans la profession vétérinaire ? », seul un faible nombre a changé d’avis, que ce soit pour un oui (10 % des répondants parmi ceux qui ont répondu aux deux questionnaires, soit 449 personnes) ou pour un non (10 %). Pour les auteurs, les résultats, associés aux commentaires encourageants laissés par les inscrits, montrent bien l’utilité de l’outil pour inspirer les jeunes générations à devenir les vétérinaires du futur. De plus, pour eux, ce cours s’inscrit dans les enjeux soulevés par le programme VetFuturs UK, en soulignant le rôle étendu du vétérinaire dans la société. En France, il n’existe aucun Mooc de la sorte pour le métier de vétérinaire.

1 bit.ly/2AXy22A.

2 bit.ly/2BEYj28.

3 bit.ly/2iYqPs6.

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