Suivi de l’antibiorésistance chez les porcs malades - La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017

ANTIBIORÉSISTANCE

ACTU

Formation

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU   

Les résultats des antibiogrammes collectés par le Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) montrent une amélioration globale des niveaux de résistance des bactéries prélevées lors de maladies chez les porcs. Le nombre d’antibiogrammes transmis au réseau ne cesse d’augmenter, avec 6 % de plus en 2016 par rapport à 2015, soit un total de 3 483, dont 38 % concernent les porcelets (jusqu’au stade post-sevrage), 16 % les truies et 46 % les porcs au sens large (engraissement, mais aussi porcelets, truies et/ou verrats, selon les laboratoires).

E. coli : augmentation des niveaux de sensibilité

En ce qui concerne Escherichia coli, la bactérie la plus fréquemment testée avec 1 873 antibiogrammes en 2016 (54 %), la proportion de souches sensibles a augmenté (tableau) pour tous les antibiotiques, excepté deux pour lesquels elle est stable entre 2009 et 2016. E. coli est majoritairement trouvée dans les affections digestives (1 051 antibiogrammes), urinaires et rénales (353) et les septicémies (132). La résistance aux céphalo-sporines de 3e et 4e générations est stable depuis deux ans, inférieure à 3 %. La stabilité est également constatée pour la résistance aux fluoroquinolones, de l’ordre de 10 %. Une légère augmentation est toutefois notée depuis 2015 pour la résistance à l’amoxicilline et à l’association amoxicilline-acide clavulanique. Les souches sensibles aux cinq antibiotiques sélectionnés par le Résapath pour suivre l’évolution des multirésistances sont en proportion croissante chez les porcs : 18,6 % n’ont aucune résistance, 32,8 % sont résistantes à un antibiotique, 35,4 % à deux. 13,2 % des souches sont considérées comme multirésistantes, c’est-à-dire résistantes à au moins trois antibiotiques sur les cinq, et cette proportion est en diminution constante depuis 2011.

Deuxième bactérie la plus testée chez les porcs, Streptococcus suis montre aussi des niveaux de sensibilité supérieurs en 2016 par rapport à 2009 vis-à-vis de l’érythromycine (32 versus 26 %), la tylosine (31 versus 21 %), la spiramycine (36 versus 25 %), la lincomycine (33 versus 27 %), l’association triméthoprime-sulfamides (80 versus 69 %) et la tétracycline (19 versus 16 %). Streptococcus suis est majoritairement testée dans le cas de septicémies et d’affections du système nerveux. En pathologies respiratoires, Actinobacillus pleuropneumoniae et Pasteurella multocida sont majoritairement testées et montrent des niveaux de sensibilité compris entre 80 et 100 %.

Pour en savoir plus :

Résapath, bilans 2016 (bit.ly/2iH2P9n) et 2009.

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