Mettre en place un protocole de vaccination préventive en élevage bovin - La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1742 du 30/11/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU   

Le recours à la vaccination afin de protéger des veaux et de jeunes bovins contre les affections respiratoires nécessite de prendre en compte plusieurs éléments afin de déterminer le protocole le mieux adapté à l’élevage considéré.

Périodes à risque et facteurs limitants

Chaque élevage possède ses propres facteurs de risque de maladies respiratoires. « La prévention vaccinale est difficile lorsque l’environnement est malsain », a souligné Guillaume Belbis. Il convient de définir et de hiérarchiser les facteurs de risque avant de décider d’un protocole de prévention : le bâtiment et les conditions de logement peuvent constituer un frein difficile à lever sans investissements importants, mais la prise de colostrum est un élément important à évaluer, car en cas de déficience, l’immunité transmise ne sera pas à la hauteur des attentes de l’éleveur si une vaccination a été instaurée chez les mères. L’alimentation, la conduite des lots et en particulier les mélanges de classes d’âges, le statut sanitaire et vaccinal des individus introduits et la stratégie mise en place pour les vêlages (regroupement, répartition) sont autant de facteurs à considérer, qui peuvent également déterminer les périodes à risque de maladies respiratoires.

Choix des vaccins et du protocole

Les agents infectieux sont à choisir soit au cas par cas dans une approche personnalisée de l’élevage, après une analyse épidémiologique avec des examens complémentaires permettant d’identifier les agents présents selon leur fréquence et leur impact, soit dans une approche probabiliste, qui prend en compte la fréquence et l’importance relative de chacun (morbidité, mortalité, pertes économiques). Dans ce dernier cas, Mannheimia haemolyticaet le virus respiratoire syncytial bovin (VRSB) sont des valences à inclure systématiquement dans la stratégie vaccinale.

Le protocole est ensuite construit en fonction des agents pathogènes préalablement définis, de la période d’apparition des troubles respiratoires (premier mois de vie ou plus tard), du délai d’installation de l’immunité, de sa durée et du périmètre d’efficacité des vaccins disponibles (empêcher l’apparition de la maladie ou diminuer les symptômes), sans oublier la stratégie de prévention choisie entre le praticien et l’éleveur. Lorsqu’il s’agit de protéger des veaux de la naissance à quelques semaines de vie, l’immunité maternelle apportée, ou non, par le colostrum doit être posée. Par ailleurs, une éventuelle interférence (variable selon le vaccin, le site d’administration, les adjuvants, le type de réponse immunitaire majoritaire, etc.) doit être évaluée afin de trouver la meilleure combinaison. En atelier d’engraissement, le choix des vaccins administrés lors de la mise en lot se fera selon le délai de mise en place de l’immunité, qui doit être inférieur à la durée entre l’introduction des jeunes bovins et l’apparition des premiers symptômes (environ trois semaines après la mise en lot).

Guillaume Belbis Unité de pathologie du bétail, ENV d’Alfort. Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées nationales des GTV à Reims (Marne), du 17 au 19 mai 2017.

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