La reproduction de précision, un outil intéressant en élevage, ne se substitue pas à l’éleveur - La Semaine Vétérinaire n° 1737 du 26/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1737 du 26/10/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

Les techniques de reproduction de précision regroupent les outils connectés qui permettent la détection automatique des chaleurs, la prédiction du moment du vêlage et l’aide au diagnostic de maladies génitales. Ces outils de pilotage ont des impacts sur le suivi de l’animal, du troupeau, sur la vie de l’éleveur et même sur la société. Des capteurs placés sur les vaches (accéléromètre, thermomètre, etc.) et dans l’environnement (plateau de pesée, dosage de métabolites dans le lait, etc.) recueillent automatiquement et continuellement, sans intervention humaine, des données individuelles. Celles-ci sont analysées par des algorithmes et transformées en une information de type alerte, transmise à l’éleveur via tablette ou ordinateur. Il décide alors d’intervenir ou non. Les objectifs sont de diminuer la charge de travail de l’éleveur, de l’aider dans ses décisions, d’améliorer le bien-être animal et d’augmenter les performances du troupeau.

Détection des chaleurs et du vêlage

Les événements ciblés en matière de reproduction sont la détection des chaleurs (dosage de la progestérone dans le lait, acceptation du chevauchement, augmentation de l’activité) et du vêlage (position de la queue, température vaginale, ouverture vulvaire, contractions abdominales). Les critères enregistrés peuvent être non spécifiques, mais donner des indications (ingestion, rumination, température corporelle, etc.). Pour la détection des chaleurs, la sensibilité des dispositifs utilisés doit être privilégiée (taux d’œstrus réels effectivement détectés), car l’éleveur va confirmer l’alerte reçue en allant observer l’animal. La détection des chaleurs par accéléromètre est comparable à l’observation visuelle, sans la dépense de temps associée à la surveillance des animaux. Les accéléromètres peuvent également être utilisés pour détecter le moment du vêlage, et actuellement, environ 20 % des éleveurs en seraient équipés, le coût étant la raison principale de non-investissement. L’idée serait qu’ils investissent dans un seul système de suivi pour la détection de plusieurs événements. Cela nécessiterait toutefois de repenser les dispositifs afin qu’ils deviennent polyvalents.

Données individuelles et communes

La sensibilité de certaines alertes peut poser des difficultés au vétérinaire, car elles se déclenchent quelques jours avant l’apparition de symptômes cliniques, et le praticien ne peut alors pas toujours établir de diagnostic ni administrer de traitement approprié lorsque l’éleveur l’appelle. En revanche, ces systèmes pourraient contribuer à réduire l’utilisation des hormones de synchronisation des chaleurs et des antibiotiques. Leur intérêt premier est l’assistance à la décision, mais ils ne remplacent pas l’observation de l’éleveur ni le diagnostic du vétérinaire. S’ils tombent en panne, l’éleveur doit rester capable de piloter son élevage seul, mais la grande majorité des éleveurs équipés se déclarent satisfaits du service après-vente.

La société s’interroge sur la perte de la relation entre l’éleveur et ses animaux, qu’il suit à travers un ordinateur ou une tablette. Celle-ci va au contraire dans le sens d’une amélioration du suivi, l’éleveur pouvant être présent auprès de la vache qui met bas, par exemple, grâce à l’alerte vêlage, ce qui réduit la mortalité des veaux et améliore le bien-être animal.

Analyser les nombreuses données individuelles obtenues est difficile, mais leur mise en commun est intéressante, pour le suivi de l’élevage ou, à plus grande échelle, pour déterminer la prévalence de certaines affections.

Plus le nombre d’animaux est important, plus des résultats pour le suivi de la population apparaissent. Par exemple, la mise en commun et l’analyse des données relevées chez les vaches de race prim’holstein montrent que seul un quart d’entre elles ne présente aucune anomalie de la reprise de cyclicité post-partum. Les données de la reproduction de précision vont également servir de base objective pour la sélection génétique des femelles sur leur fertilité. L’utilisation globale des données issues des outils connectés soulève cependant des questions juridiques, portant sur la propriété et la valeur financière des données brutes.

Sylvie Chastant-Maillard Professeur en reproduction à l’ENVT. Article rédigé d’après une présentation faite lors des 27 es rencontres GTV Rhône-Alpes-VetAgro Sup, le 28 septembre 2017.

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