Wamine fête ses 15 ans et présente ses derniers travaux de recherche

Le laboratoire Wamine, dédié à la phytothérapie et la micronutrition animales, a fêté ses 15 ans d’existence lors d’un symposium, du 13 au 16 septembre derniers au Puy du Fou (Vendée). Les quelque 80 vétérinaires présents sont partis sur les traces des chimpanzés sauvages avec notre consœur Sabrina Krief (Muséum national d’histoire naturelle), qui a mis en lumière les capacités de nos proches cousins de se soigner à l’aide des substances naturelles de leur habitat. Polonia Forero et Frédéric Le Corre (Green Development Products, fournisseur de matières premières de Wamine) ont ensuite exposé le sourcing, dans tous les continents, de plantes de haute qualité et ont détaillé leur principe de production à la demande et de démarche éthique avec la filière de l’astragale en Chine.

Soigner légalement par les plantes en 2017

Sébastien Perrot (École nationale vétérinaire d’Alfort) a souligné les lois et les risques liés à l’utilisation des plantes. En effet, notre société actuelle, en demande de soins naturels, a souvent une vision idéalisée et n’appréhende pas les risques inhérents aux principes actifs d’origine naturelle. Il a rappelé l’existence de 585 plantes inscrites à la pharmacopée française réservées à l’utilisation des ayants droit (pharmaciens) et de 148 d’entre elles libérées de la réglementation, sous réserve qu’elles ne soient pas prescrites à des fins thérapeutiques. Les vétérinaires ont l’autorisation de prescrire et de délivrer des préparations extemporanées s’ils respectent la “cascade”.

Fourbure, vigne rouge et gingko biloba

Yassine Mallem (Oniris) a présenté le travail d’une thèse vétérinaire récente qu’il a encadré. La fourbure, avec sa pathogénie complexe, implique, entre autres, une hypoperfusion podale et la génération de radicaux libres dans les tissus. L’expérience met en évidence, sur des veines digitées isolées de chevaux sains, les propriétés vasorelaxantes et antioxydantes de la vigne rouge et du gingko biloba. Ces propriétés sont dépendantes de l’intégrité de l’endothélium des vaisseaux pour la vigne rouge et indépendantes pour le gingko biloba. Ces travaux apportent des arguments expérimentaux nouveaux, supportant l’hypothèse du bénéfice clinique de l’utilisation de ces deux plantes dans le traitement de la fourbure.

Importance du microbiote intestinal

Le microbiote intestinal, outre son rôle majeur dans la digestion et la santé, présente un impact fondamental sur l’immunité. Corinne Grangette (Institut Pasteur de Lille, dans le Nord) a présenté l’étroite relation entre le microbiote et le système immunitaire, qui permet l’expression de réponses adaptatives aux stress extérieurs, les dysbioses pouvant aboutir à l’apparition de pathologies chroniques. Le microbiote devient à ce titre une nouvelle cible thérapeutique. Notre confrère Guillaume Sallé (Inra¹ de Nouzilly, en Indre-et-Loire) a exposé les nouvelles opportunités de traitement des nématodoses gastro-intestinales possibles grâce à la connaissance poussée de l’interaction entre nématodes et microbiote. En effet, la résistance aux anthelminthiques étant un problème mondial, des options alternatives sont explorées, dont la piste des “nutricaments”. Les plantes à tanin, comme le lupin, sont à l’étude actuellement et montrent une efficacité prometteuse in vitro.
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¹ Institut national de la recherche agronomique.