Avez-vous souvent recours aux autopsies ? - La Semaine Vétérinaire n° 1736 du 11/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1736 du 11/10/2017

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POUR LA CLIENTÈLE OU POUR DES EXPERTISES D’ASSURANCES

J’y ai recours assez souvent sur des bovins, des veaux, des brebis ou des volailles. Soit pour le compte de notre clientèle lorsqu’il s’agit de confirmer un diagnostic ou de rechercher plus en profondeur les causes d’une mort. Soit à la demande de sociétés d’assurance qui requièrent des expertises pour déterminer les causes d’un sinistre. C’est le cas, par exemple, pour voir si une mortalité peut être imputée à un phénomène de fulguration, principalement pendant l’été ou pour les attaques de chiens sur des brebis. En moyenne, je pratique deux autopsies de gros animaux par mois et jusqu’à deux par semaine pour des volailles et des lapins. Les expertises représentent cinq à dix dossiers par an. La plupart du temps, elles ont lieu sur place pour éviter de différer l’opération et que des marques de putréfaction masquent les lésions. Ces manipulations durent 20 min pour les plus simples et peuvent atteindre 1 h 30 pour les cas plus complexes. Je les utilise beaucoup pour la recherche d’agents pathogènes. L’autopsie est vraiment une mine d’informations. Elle complète l’examen clinique, permet de montrer les problèmes et est très parlante pour les éleveurs. C’est un acte simple et très pédagogique.

Florian Folleas

UN COMPLÉMENT UTILE POUR AFFINER OU VALIDER UN DIAGNOSTIC

L’autopsie est un moyen d’affiner ou parfois de finaliser un diagnostic ou d’ôter un malentendu. Nous la pratiquons 15 à 20 fois par an, pour des bovins adultes et autant de veaux, et dès qu’une chausse-trappe se présente. Lorsque les lieux dédiés sont fermés, les autopsies sont réalisées sur place, en respectant au maximum les conditions de biosécurité. Nous utilisons des fumières ou des bâches plastiques pour éviter que les jus des cadavres ne se répandent. L’intérêt est de pouvoir travailler sur des animaux frais et bien conservés. Cette bonne conservation aide souvent à établir un diagnostic. Chez une éleveuse mécontente, j’ai récemment autopsié une vache morte en 15 min. L’examen a révélé qu’elle avait succombé à une endocardite et l’autopsie a montré que l’accident cardiaque était dû à un problème de pied mal soigné. La prochaine fois, peut-être acceptera-t-elle le traitement proposé. C’est un acte utile et parfois indispensable. La Draaf1 et le GTV Normandie ont récemment accueilli 70 vétérinaires de la région, à l’occasion de deux journées de formation organisées sur ce thème. En raison des attentes et de la qualité des interventions, la journée, qui devait initialement s’achever à 17 h, s’est prolongée jusqu’à 20 h !


1 Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt.


Xavier Quentin

DE MOINS EN MOINS, EN RAISON DU DÉCLIN DE LA RURALE

Actuellement, nous faisons beaucoup moins d’autopsies qu’il y a quelques années, essentiellement en raison de la diminution de l’activité rurale. Chacun des cinq associés de notre clinique y a recours au moins deux ou trois fois par an. Elles sont programmées soit à la demande d’un éleveur qui a besoin de comprendre une mort inexpliquée, soit face à l’échec d’un traitement ou lors d’une erreur éventuelle de diagnostic, et enfin, dans le cadre d’une demande d’expertise par une société d’assurance. C’est un mode de diagnostic simple, dont le cadre légal reste cependant complexe, notamment en raison de la gestion des déchets. Il est sans doute insuffisamment utilisé. Le recours à l’autopsie est une nécessité lorsque l’on raisonne en médecine de troupeau sur des épizooties. C’est une pratique courante en élevage industriel, mais en médecine bovine, sacrifier un animal vivant dont la valeur économique est encore élevée n’a de sens que sur des épidémies à forte morbidité ou mortalité, et cela reste exceptionnel. L’autopsie à la ferme sur les bovins de notre clientèle demeure majoritairement réalisée à des fins de diagnostic individuel, alors que son intérêt réside dans le diagnostic d’épidémies. Elle trouverait alors toute sa place et sa légitimité économique en complément de la clinique.


Jean-Damien Christophe
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