La profession vétérinaire au Sénat, « avec une connaissance de la société » - La Semaine Vétérinaire n° 1734 du 07/10/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1734 du 07/10/2017

ÉLECTIONS SÉNATORIALES

ACTU

Auteur(s) : SERGE TROUILLET  

Gérard Larcher est redevenu président du Sénat, Arnaud Bazin y fait son entrée. Avec cinq sénateurs, les vétérinaires maintiennent leur niveau de représentation à la Chambre haute.

Les élections renouvelant la moitié des membres de la Chambre haute du Parlement ont concerné 171 des 348 sièges du Sénat. Parmi les 1 971 candidats recensés, la profession vétérinaire était représentée par ses sortants (Gérard Larcher, Jean Bizet, Ronan Dantec et André Trillard) et par de nouveaux venus (Mathilde Audic, Patrice Saint-Léger, Benoît Quéro, Gilles Battail, Arnaud Bazin) (encadré).

Gérard Larcher a été réélu aisément dans les Yvelines, ainsi que le 2 octobre à la présidence du Sénat. Dans son allocution, après sa large élection dès le premier tour, il réaffirme le rôle du Sénat : « Un contre-pouvoir exigeant, qui sait s’opposer avec discernement », « un stabilisateur institutionnel » qui « protège les citoyens des lois de pulsion » et « des excès éventuels de l’exécutif », dont « l’une des forces est de résister aux artifices de communication ou effets de mode qui feraient croire qu’on passe “de l’ancien monde au nouveau monde” », dans une allusion à une formule du président de la République. Il prévient surtout que, dans la future réforme constitutionnelle, « le Sénat comptera… ».

Menant des listes arrivées en troisième position, les sénateurs Ronan Dantec (Europe Écologie - les Verts, EELV), dans la Loire-Atlantique, et Jean Bizet (Les Républicains, LR), dans la Manche, ont été réélus. André Trillard, sénateur depuis 16 ans, n’a, quant à lui, pas remporté le suffrage dans la Loire-Atlantique.

« Cela crée des vocations »

Dans la Manche, Mathilde Audic n’avait aucune prétention personnelle. En cinquième position sur sa liste, elle souhaitait simplement apporter son soutien à celle qui la menait : « Elle fait beaucoup pour les entreprises, et son projet de rassembler des élus et des personnes de la société civile pour faire remonter les problématiques de terrain me convenait bien. Son investiture En marche, qui a finalement été attribuée à un autre candidat, a engendré un flou autour de deux listes qui, si elles avaient fusionné, auraient probablement envoyé son fédérateur au Sénat. Cela ne m’empêchera pas de continuer à m’engager pour mon territoire et pour ma profession. »

En Lozère, Patrice Saint-Léger est déjà un élu depuis 2004. Conseiller départemental, maire de Rieutort-de-Randon (780 habitants) et président de la communauté de communes Randon-Margeride, il est arrivé en troisième position d’un scrutin uninominal majoritaire qui désigne un seul sénateur. « Le sénateur sortant étant de gauche (un ex-socialiste devenu membre de La République en marche, LREM), nous avions toute légitimité, à droite, pour nous présenter contre lui. Mais nous étions cinq candidats. Certains vieux routards attendent la récompense suprême en fin de carrière politique. Cela crée des vocations. Pour moi, c’était un tour de chauffe… »

« L’occasion de sillonner le département »

S’il n’a pas été élu, Benoît Quéro se félicite de l’élection de sa colistière LR Muriel Jourda, avocate, dans le Morbihan. Une liste d’union de la droite et du centre où, non encarté, il figurait en deuxième position. Il est maire de sa commune, Pluméliau (3 800 habitants), depuis 2014, conseiller départemental depuis 2015, et a recentré, il y a quelques années, son activité libérale sur son volet consultant, essentiellement en volaille : « Des entreprises me confient des missions d’appui technique pour favoriser leur développement à l’export, et je suis ainsi amené à me déplacer à l’étranger, récemment au Vietnam et en Côte d’Ivoire. Cette activité est variable, mais j’ai la chance de pouvoir déléguer de façon efficace les affaires courantes. »

En quatrième position sur une liste LR arrivée largement en tête en Seine-et-Marne, Gilles Battail est le premier non-élu de sa liste : « La campagne des sénatoriales a été l’occasion de sillonner à nouveau le département, comme je le faisais lorsque je soignais les chevaux. Cela ne m’a rappelé que de bons souvenirs. » Aujourd’hui, conseiller régional d’Île-de-France depuis 2008 et maire de Dammarie-les-Lys (21 000 habitants) depuis 2014, Gilles Battail a vendu sa clientèle équine et conservé une activité libérale petits animaux très ponctuelle. S’il avait été élu, il aurait eu Gérard Larcher comme patron au Sénat, comme au début des années 1980 quand il était encore vétérinaire praticien : « La boucle aurait été bouclée ! »

« Cela nous donne une pertinence particulière »

L’élection d’Arnaud Bazin (LR) dans le Val-d’Oise contribue à maintenir le quota de vétérinaires au Sénat : cinq. Elle s’inscrit dans la continuité de son parcours politique. « J’ai été pendant 16 ans maire de Persan (12 700 habitants), 19 ans conseiller général puis départemental, six ans et demi président du département. J’ai eu à gérer des collectivités en proie à de vraies difficultés et je pense avoir vocation à porter cette connaissance de leur fonctionnement au Sénat, qui est leur voix dans la République. »

Après avoir créé sa clinique vétérinaire à Persan, en 1986, Arnaud Bazin a conservé pendant cinq ans une activité de praticien canin à temps partiel, tout en assurant sa part des astreintes de nuit et du dimanche. Mais en 2016, il cesse toute activité de vétérinaire et cède ses parts de société civile professionnelle. Il regrette que ses confrères soient de moins en moins nombreux au Parlement : « Je ne peux que les encourager à s’intéresser à la vie publique, aux mandats locaux de proximité, et de fil en aiguille, comme moi, à des mandats nationaux. Nous avons, nous vétérinaires, une connaissance de la société dont nous voyons tous les éléments dans notre clientèle. Cela nous donne une pertinence particulière, je crois, pour nous exprimer sur les affaires publiques. »

LES CONFRÈRES AU SÉNAT EN 2017

Parmi les candidats de formation vétérinaire, ont été réélus :
- Gérard Larcher, 68 ans, Les Républicains (LR) ; sénateur des Yvelines entre 1986 et 2004 puis depuis 2007, président du Sénat entre 2008 et 2011, entre 2014 et 2017, et depuis le 2 octobre 2017. Il menait la liste “Une équipe pour toutes les Yvelines”, arrivée en tête avec 57,94 % des voix ;
- Jean Bizet, 70 ans, LR, sénateur de la Manche depuis 1996. Il menait la liste “Pour la Manche, agir ensemble”, arrivée en troisième position avec 16,43 % des voix ;
- Ronan Dantec, 54 ans, membre d’Europe Écologie - les Verts (EELV), sénateur de la Loire-Atlantique depuis 2011. Il menait la liste “Vivre nos territoires”, arrivée en troisième position avec 17,56 % des voix.

A été élu :
Arnaud Bazin, 58 ans, LR, président du conseil départemental du Val-d’Oise depuis 2011. Il menait la liste “Portons la voix des communes”, arrivée en tête avec 31,46 % des voix.

N’était pas concerné par le renouvellement :
François Patriat, 74 ans, sénateur depuis 2008, président depuis 2017 du groupe La République en marche (LREM) au Sénat.

N’a pas été réélu :
André Trillard, 69 ans, LR, sénateur de la Loire-Atlantique de 2001 à 2017. Il menait la liste “Dialogue et progrès en Loire-Atlantique”, arrivée en sixième position avec 8,89 % des voix.

N’ont pas été élus :
- Gilles Battail, 57 ans, LR. Il était présent en quatrième position sur la liste “Agir ensemble pour la Seine-et-Marne”, arrivée en tête avec 42,23 % des voix ;
- Benoît Quéro, 41 ans, LR. Il était présent en deuxième position sur la “Liste d’union de la droite et du centre” dans le Morbihan, arrivée en deuxième position avec 17,62 % des voix ;
- Patrice Saint-Léger, 55 ans, divers droite. Il est arrivé en troisième position au premier tour, avec 16,18 % des voix, en Lozère, où le seul sénateur du département, Alain Bertrand (LREM), a été réélu ;
- Mathilde Auric, 38 ans, divers droite. Elle était présente et arrivée en cinquième position de la liste “Ensemble, faisons gagner la Manche”, avec 9,44 % des voix.
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