Un nouvel acteur dans la recherche vaccinale - La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017

INNOVATION

ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

La start-up Vaxinano développe un nouveau système vaccinal, à partir de nanoparticules d’amidon de maïs et de lipides. Les marchés de la santé animale et humaine sont visés.

Dans le monde industriel, je demande le vaccin. Bonne pioche. Selon le rapport Leem vaccins 2015-20161, le taux de croissance de l’industrie du vaccin est de + 11,5 % par an, et l’Europe se hisse à la première place en matière d’investissements en recherche et développement et de production. Ces bons résultats se heurtent à la méfiance grandissante des Français vis-à-vis de ces substances. En 20162, son taux de confiance était de 69 % (- 2 points), le pourcentage le plus bas parmi tous les médicaments. De plus, seul un Français sur deux considérait que la vaccination comportait davantage de bénéfices que de risques, une perception négative plus marquée chez les jeunes de 25 à 34 ans. Mais depuis longtemps, la recherche s’organise pour développer le vaccin idéal, en matière d’efficacité, d’innocuité et de stabilité. Vaxinano3, start-up de biotechnologies lancée en juillet 2016, entend relever le défi.

Une administration nasale de nanoparticules

Fondée par Vincent Lemonnier, président de la société, Didier Betbeder, professeur aux universités d’Artois et de Lille 2, et Thierry Bardon, vétérinaire, la société fait suite à 25 années de recherche ayant abouti à une exploitation exclusive de trois brevets académiques. « Tous nos brevets reposent sur une nouvelle famille de nanoparticules, composées d’amidon de maïs et de lipides », indique Vincent Lemonnier. En pratique, une nanoparticule peut contenir des agents pathogènes viraux, bactériens et parasitaires, en entier, tués par morcellement. « À ce jour, nous sommes les seuls à développer un tel système non vivant », précise Didier Betbeder. Le système semble prometteur : efficacité, absence de pouvoir infectieux évitant tout risque de réversion, stabilité (conservation environ un an à température ambiante), pas d’observation de toxicité et absence de rémanence (élimination du vecteur en 48 à 72 heures par voie digestive). « Une autre force du vaccin est d’être dépourvu d’adjuvant, en raison du fort pouvoir de pénétration cellulaire des nanoparticules, permettant une délivrance accrue des antigènes aux cellules immunitaires », explique le professeur. Ces caractéristiques s’obtiennent après deux administrations nasales du vaccin (un prime et un boost), une voie particulièrement intéressante : non invasive, compatible avec une administration de masse et sans aiguille.

Un vaccin contre la toxoplasmose en cours de recherche

« Des premiers travaux chez la souris 4 , menés en collaboration avec le P r Isabelle Dimier-Poisson de l’université de Tours, ont mis en évidence l’efficacité de cette vaccination chez l’animal dans un contexte de toxoplasmose chronique et aiguë, souligne encore Didier Betbeder. Cette année, nous avons mené deux autres essais concluants. Un premier, chez des souris femelles 5 , a montré que le vaccin protégeait des avortements et inhibait la transmission verticale. Un autre essai chez la brebis, en cours de publication, a confirmé le pouvoir protecteur du vaccin dans un contexte chronique. Une étude est en cours actuellement chez la brebis gestante. » L’enjeu est de taille quand on sait que la maladie est enzootique en France et que le niveau de séroprévalence chez l’être humain est parmi les plus élevés d’Europe (autour de 40 %), avec 2 700 nouvelles infestations par an chez les femmes enceintes et 600 cas de toxoplasmoses congénitales (2005)6. La start-up vise d’ailleurs à la fois le marché de la santé animale et humaine. Elle travaille aussi sur des vaccins contre la tuberculose, la néosporose et la leishmaniose, ou encore sur un projet européen de vaccin universel contre la grippe (Univacflu).

1 bit.ly/2he6dqQ.

2 bit.ly/2xLIgPc.

3 Partenaires : Institut national de la recherche agronomique (Inra), université de Lille, université d’Artois, centre hospitalier régional universitaire de Lille, faculté de médecine de Lille, Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et Centre international de recherche sur l’inflammation de Lille (Liric).

4 bit.ly/2hbBIp5.

5 bit.ly/2xNdetf.

6 bit.ly/2f6W926.

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