Que faites-vous face à une demande d’euthanasie jugée illégitime ? - La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017

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Auteur(s) : CLÉMENTINE KERVINIO 

JE REFUSE, SAUF POUR LES TRÈS JEUNES PORTÉES

J’exerce en zone rurale et suis confrontée à deux types de demandes. La première concerne les portées. À contrecœur, j’accepte de les euthanasier tant qu’ils ont les yeux fermés. Je souhaite éviter que les propriétaires les noient ou les laissent mourir dans la souffrance, ce qui est encore courant. Je garde les animaux qui ont déjà les yeux ouverts afin de les placer. Dans ces deux cas, j’agis contre une promesse de stérilisation ultérieure de la mère. La seconde situation concerne les animaux âgés. Généralement, les propriétaires souhaitent une euthanasie, car ils ignorent que des traitements existent. Je leur explique les possibilités thérapeutiques, qu’ils acceptent habituellement volontiers. En cas d’opposition, je n’hésite pas à comparer un devis d’euthanasie “élevé” à un autre de soins, pour leur montrer que le coût est sensiblement le même. Il est arrivé que des clients déclinent tout traitement. J’ai refusé l’euthanasie, mais cela m’a mise très mal à l’aise, car j’ignore ce qu’il est devenu. Dans les rares cas où les propriétaires veulent se séparer d’un animal en bonne santé, je leur explique les solutions de placement et fais les démarches à leur place. Mon discours est glacial et je leur recommande de ne plus prendre d’animal.

Anne-Claire Séguret

SI CELA ARRIVAIT, JE REFUSERAIS

Depuis quatre ans, j’exerce seul dans un petit village, et n’ai jamais eu ce type de demande. Je connais bien mes clients et travaille dans un climat de confiance. Les demandes d’euthanasie se font toujours de façon consensuelle : lorsque leur animal souffre, les propriétaires me consultent pour discuter des options à prendre. Je tiens compte de leur contexte de vie, afin d’envisager d’éventuels traitements. S’ils sont réalisables, les clients les acceptent facilement, d’autant plus que je les choisis les moins contraignants possible. En dernier recours, nous décidons ensemble du bon moment pour abréger la vie de leur animal. Comme les villageois sont sensibilisés à la stérilisation de leurs animaux et que je travaille avec une association pour capturer et stériliser des chats du village, je ne suis jamais confronté à l’euthanasie de portées. Les rares chatons abandonnés que l’on m’a présentés ont facilement pu être placés. Dans mon contexte, une telle demande reste cependant possible. Je refuserais alors catégoriquement, comme je le faisais quand je travaillais dans une clientèle plus urbaine. Je sais que des confrères des alentours acceptent : je laisse donc les propriétaires les trouver par eux-mêmes.

Marc Van Wayenberge

IL FAUT RESPECTER LE TRIO ANIMAL-VÉTÉRINAIRE PROPRIÉTAIRE

Les animaux de ma clientèle sont très médicalisés et je suis peu confronté à ces demandes. Quand c’est le cas, elles reflètent toujours une souffrance chez le propriétaire, qui doit être prise en considération. Je peux y être confronté lorsque l’animal présente des troubles du comportement (malpropreté ou agressivité). Dans ces cas, je recherche toujours des solutions comportementales et/ou médicales. Un propriétaire désemparé est souvent soulagé de savoir qu’une alternative efficace existe. En dernier recours, je fais jouer mon réseau pour obtenir le placement de l’animal. J’effectue aussi beaucoup de consultations de gériatrie, qui sont des occasions pour rappeler que la vieillesse n’est pas une maladie. Je m’efforce de trouver des moyens pour améliorer son confort (soins palliatifs), et celui des propriétaires. Les convaincre n’est pas toujours aisé, je dois faire des compromis entre mes attentes et les leurs. Pratiquer une euthanasie alors qu’il existe, à mes yeux, une autre solution, représente un constat d’échec. Dans ce cas, je ne veux pas réaliser ce geste. C’est une question de respect envers l’animal et moi-même. J’ai besoin de travailler en accord avec ma conscience.

Pierre-Antoine Cartiaux
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