L’inconfort des vaches laitières, premier facteur de risque de boiteries - La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1732 du 23/09/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

Les boiteries constituent un motif pour les vétérinaires de s’intéresser au confort des vaches laitières », explique Yves Debeauvais, praticien à Seyssel (Haute-Savoie). L’approche globale de cette maladie de troupeau d’origine multifactorielle doit inclure l’analyse des facteurs de risque d’inconfort, qui est « la cause première des boiteries, avant l’alimentation », avec une approche complémentaire, qui prend en compte l’emploi du temps quotidien de l’animal.

Habituel versus normal

Le confort se définit comme la cohérence des éléments de l’environnement spatial des animaux : logement, systèmes de couchage, d’alimentation et d’abreuvement, zones de déplacement et système de traite. Le confort spatial est défini par des règles générales de dimensions, d’ambiance, de température, de lumière, d’hygiène et d’entretien, d’espace de couchage, selon les stades physiologiques, les lots, etc. Toutefois, la mesure objective de l’inconfort, ressenti subjectif, est difficile. Lors de sa visite, le vétérinaire doit alors relever les indicateurs d’inconfort. Ceux-ci sont d’abord d’ordre sanitaire : salissures, maladies, lésions des pieds, etc. Par exemple, une dissymétrie des doigts peut être observée en cas de sol dur, le fourchet lors d’humidité, etc. Des indicateurs physiologiques et de performance sont également surveillés : production laitière, note d’état corporel, fécondité, etc. Enfin, les indicateurs comportementaux sont les plus importants à prendre en considération, car les plus sensibles : « Il convient de faire la différence entre ce qui est habituel et ce qui est normal », alerte notre confrère.

Respecter les cycles de base

Le confort spatial doit être analysé à travers une cohérence temporelle, en vérifiant si les installations du logement permettent à l’animal de respecter la succession de ses cycles de base. La régularité digestive du bovin lui impose en effet un cycle de base : une “vache moyenne non stressée” ingère 2 à 3 kg de matière sèche durant un repas de 0,5 h en station debout, puis aspire environ 10 l d’eau à l’abreuvoir. La vache étant un animal social vivant dans un groupe hiérarchisé, il convient de veiller à un bon accès à l’auge, toujours pourvue de ration, et aux abreuvoirs, de débit suffisant.

La vache dite normale reste ensuite couchée environ 1 h (logettes sur matelas) à 1 h 30 (aire paillée ou pâturage) et rumine ou dort quelques minutes. Elle met moins de 1 minute pour se coucher et doit pouvoir changer de côté deux ou trois fois durant cette période. Les aires de repos doivent ainsi être confortables et permettre à l’animal de se coucher et se retourner aisément, et de se relever sans effort excessif afin de respecter une digestion régulière et efficace.

Limiter la station debout

Pendant 24 h, la vache reproduit ainsi une dizaine de cycles, durant lesquels elle reste couchée une douzaine d’heures. Dans un troupeau, le vétérinaire devrait trouver plus de 60 % de vaches couchées dont la plupart ruminent, 30 % qui mangent et moins de 10 % en déplacement. Des défauts dans le système de couchage, une contention prolongée, des problèmes d’accès à l’auge ou à l’abreuvoir (mauvais système, surchargement ou compétition, notamment lors de mélange entre nullipares et multipares ou de turnover excessif d’animaux) ou une attente importante pour la traite induisent une station debout prolongée préjudiciable aux animaux. Au pâturage, le temps d’ingestion est plus long, mais l’animal se déplace en mangeant.

Rechercher les causes de perturbation de l’emploi du temps permet ainsi de cibler les facteurs de risque des boiteries, de les hiérarchiser et d’expliquer à l’éleveur comment il peut réduire les problèmes de santé et améliorer les performances de son troupeau en respectant son bien-être.

Yves Debeauvais Médecine et chirurgie des animaux de rente à Seyssel (Haute-Savoie). Article rédigé d’après une présentation faite lors des rencontres GTV Rhône-Alpes et VetAgro Sup à Lyon (Rhône), le 29 septembre 2016.

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