L’éloquence d’Al Gore

Une vérité qui dérange (2006), qui mettait en images l’argumentaire développé par Al Gore dans ses conférences pour alerter sur la réalité du dérèglement climatique et la responsabilité des énergies fossiles, donna une légitimité scientifique et un écho planétaire incontesté à une cause jusque-là reléguée dans les marges par ses détracteurs. Onze ans plus tard, cette suite se présente davantage comme un portrait en action du champion de la lutte contre le réchauffement. La décennie écoulée (nous avons connu, depuis 2001, 14 des 15 années les plus chaudes de l’histoire de la Terre) ayant confirmé la plupart de ses prévisions, il étoffe l’urgence de son message et répond aux incrédules qui s’en étaient moqués. Ne se cantonnant pourtant pas à l’alarmisme, l’ex-vice-président des États-Unis insiste sur la compétitivité des énergies renouvelables proposant désormais des réponses économiques adéquates. Les décisions d’intérêts communs restant soumises à ceux des groupes industriels, la crise climatique est aussi une crise démocratique, souligne-t-il. D’où la nécessité de l’action. En suivant son mentor aux quatre coins de la planète, le documentaire montre les effets positifs de son combat, notamment une intervention décisive – solitaire et en coulisses – pour la signature de l’accord de Paris sur le climat fin 2015. Si ce second opus n’aura peut-être pas l’impact du premier, l’arrivée de Donald Trump au pouvoir exacerbe sa pertinence. La vérité ne dérange pas autant que celui qui la nie.
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Une suite qui dérange - Le temps de l’action de Bonni Cohen et Jon Shenk,

avec Al Gore, 1 h 40,

sortie le 27 septembre 2017.