Respect de tous les animaux : 40 ans de combats de la LFDA

Créée en 1977 par Rémy Chauvin, Philippe Diolé, Alfred Kastler et Jean-Claude Nouët, lors de la séance fondatrice chargée de rédiger la Déclaration universelle des droits des animaux, publiée en 1978, la Ligue française des droits de l’animal a souhaité dès ses débuts ne pas être en concurrence avec les autres associations de protection animale, mais ouvrir les autres dossiers, en considérant la summa doloris de tous les animaux, dans les zoos, la chasse, l’expérimentation, l’élevage.

Améliorer les conditions des animaux

C’est à la LFDA, rapidement renommée la Fondation droit animal, éthique et sciences, que l’on doit l’ouvrage Le Grand Massacre en 1981, puis, en 1984, le premier règlement européen sur la mention du mode d’élevage des poules.

Les combats sont de longue haleine : Jean-Claude Nouët a rappelé qu’il a fallu 14 ans pour que les animaux ne soient plus considérés comme des choses, 5 ans pour que les sévices sexuels soient reconnus comme des maltraitances faites aux animaux et plus de 10 années pour que la sensibilité de l’animal entre enfin au Code civil. La reconnaissance de l’animal sauvage comme être sensible est la prochaine étape.

Combat éthique et scientifique

La ligne directrice de la LFDA est d’associer progrès scientifiques, éthique et droit pour améliorer la connaissance du grand public et le respect des êtres vivants qui en découle naturellement.

Face aux blocages de la capacité réglementaire de l’Europe, il est temps de recourir au droit souple, au pouvoir du porte-monnaie de nos concitoyens, qui tous peuvent devenir des “consomm’acteurs”. Depuis 30 ans, avec l’obtention en 1984 du premier règlement européen sur l’étiquetage des boîtes d’œufs, la LFDA a pu faire progresser les conditions de vie de millions d’animaux.

L’objectif est d’étendre cet étiquetage à tous les produits animaux, pour que les conditions d’élevage, de transport et d’abattage soient clairement connues des “consomm’acteurs”, leur permettant des choix en connaissance de cause. La LFDA œuvre main dans la main dans ce dossier avec l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA), les associations Compassion in World Farming (CIWF) et Welfarm. Louis Schweitzer, président de la fondation, a souligné la nécessité de travailler tous ensemble, comme ce fut le cas avec AnimalPolitique, une initiative à étendre même au-delà de la protection animale, notamment aux vétérinaires.

Une approche pédagogique pour un engagement collectif

C’est en présence d’Emmanuelle Soubeyran et de Dominique Buzoni-Gatel, directrices de VetAgro Sup et d’Oniris, de Jacques Guérin, président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires (CNOV), de Ghislaine Jançon, en charge de la commission éthique vétérinaire et animal de l’Ordre, de Michel Baussier, président d’honneur du CNOV et membre du conseil d’administration de la LFDA, et de nombreuses personnalités de la protection animale, comme le directeur de l’OABA, Frédéric Freund, que Florence Berthout, maire du 5^e arrondissement de Paris, a inauguré le 29 août l’exposition temporaire L’Animal aujourd’hui : que savons-nous de lui ?, dans son hôtel de ville, place du Panthéon.

Cette exposition, conçue par la LFDA pour lever l’ignorance, les approximations, les idées reçues sur les animaux, sera accueillie prochainement dans les écoles vétérinaires, mais aussi d’autres lieux d’enseignement pour éveiller chez les enfants le respect naturel des animaux. À la fois pédagogique, érudite et grand public, elle comporte un magnifique volet esthétique avec des œuvres de Brigitte Renard, une artiste militante qui sait retranscrire sur papier, avec les couleurs qu’elle confectionne elle-même, son amour et sa vision hyperréaliste des animaux, plus vrais que nature.

L’exposition sera également accessible sur le site internet Fondation-droit-animal.org, qui a fait peau neuve et fournit une mine de renseignements.
•