Chevaux de guerre

Le livre de notre confrère Claude Milhaud (L 61) apporte un regard particulièrement aiguisé sur l’utilisation  des équidés et les pertes enregistrées chez ces animaux lors de la Première Guerre mondiale.

Si ces dernières furent considérables, le constat de l’insuffisance des effectifs équins, par rapport aux besoins militaires, est aussi dressé. Cet ouvrage aborde d’un point de vue historique et technique leur gestion durant le conflit, fondé sur la documentation des textes réglementaires, des échanges de correspondances entre les armées et les organes ministériels.

La médecine vétérinaire livre des informations précieuses sur les causes des pertes, que les importations de chevaux de l’étranger ou les réquisitions ont peiné à pallier (avec une condition physique et un caractère pas forcément adaptés aux tâches à effectuer sur le front). Elle nous rappelle aussi que les problèmes sanitaires de la morve ne sont pas si loin et dépeint les difficultés de terrains : gestion des transports, de l’alimentation, des maladies de groupe comme la gourme, la gale, la fatigue physique, le surmenage, l’épuisement, les plaies de harnachement, les gaz, etc. Une misère partagée avec les troupes.

C’est aussi l’expression d’un désarroi face au traitement des équidés, mais aussi un témoignage de l’engagement de vétérinaires. Comme en faisait le vœu un major de 2^e classe de réserve des troupes coloniales : « Je servirai mon pays avec tout le meilleur de moi-même et je ferai le plus de bien possible à ce bon ami le cheval qui souffrait tout avec nous, à cause de nous et pour nous. »
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1914-1918, l’autre hécatombe - Enquête sur la perte de 1 140 000 chevaux et mulets de Claude Milhaud, Belin, 300 pages, 24 €.