Vaccinez ! Ce n’est peut-être pas trop tard - La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017

FIÈVRE CATARRHALE OVINE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU 

Le sérotype 4 circule toujours en Corse : huit foyers cliniques sont confirmés en Haute-Corse depuis le 30 juin.

La préfecture de Haute-Corse confirmait, le 30 juin dernier, deux foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 4, après des suspicions cliniques chez des ovins. Dans les deux troupeaux concernés, les signes cliniques sont apparus chez des animaux non vaccinés. La directrice départementale de la cohésion sociale et de la protection des population de Haute-Corse, Florence Tessiot, indique que six nouveaux foyers ovins ont été confirmés par le laboratoire de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) le 10 juillet, et six suspicions sont en cours d’investigation. Pour l’ensemble de l’année 2017, le virus a également été détecté dans 16 ateliers bovins, grâce à la surveillance virologique effectuée en abattoir. Une sous-détection des cas est possible, car les signes cliniques sont discrets et peuvent passer inaperçus.

Vaccination obligatoire jusqu’en décembre 2018

La vaccination contre le sérotype 1 est obligatoire dans toute l’île depuis 2013, après l’apparition de foyers de BTV1 en septembre 2013. Celle contre le sérotype 4 a été rendue obligatoire en 2016, après la déclaration de foyers par la Sardaigne en janvier, un premier stock de vaccins ayant été constitué dès le mois de mai. Un premier foyer clinique dû au BTV4 a été confirmé chez des ovins dans un troupeau mixte ovins/caprins à Bonifacio (Corse-du-Sud) début décembre 2016. L’île est également réglementée pour les sérotypes 2, 8 et 16, en attendant d’être confirmée indemne pour ces derniers, car ils n’y circulent plus.

La vaccination contre les sérotypes 1 et 4 en Corse est entièrement financée par l’État, avec une prise en charge de l’achat des doses vaccinales et des frais de vaccination par les vétérinaires.

Cette obligation vaccinale, qui devait prendre fin en septembre 2017, vient d’être prolongée jusqu’en décembre 20181. Fin avril 2017, la couverture vaccinale n’était que de 12,5 % pour l’ensemble des ruminants domestiques de l’île : 16 % (Corse-du-Sud) à 22 % (Haute-Corse) pour les ovins et moins de 10 % pour les bovins. En juin, elle atteignait en Haute-Corse 50 % des ovins et 12 à 15 % des bovins, juste avant la détection des premiers cas cliniques, confirmés le 30 juin. La proportion d’animaux vaccinés devrait encore augmenter légèrement, la vaccination étant effectuée un peu plus tardivement que les années précédentes.

Lors de la campagne de vaccination contre le sérotype 1 en 2013-2014, la couverture vaccinale en Corse avait atteint 88 % chez les ovins, 65 % chez les bovins et 30 % chez les caprins. Malgré une obligation réglementaire, elle décroît tous les ans depuis, ayant atteint seulement 38 % pour la campagne 2015-2016 (58 % des ovins, 28 % des bovins et 5 % des caprins), pour un cheptel total d’environ 165 000 têtes, dont les deux tiers sont en Haute-Corse.

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PROTÉGER LES ÉCHANGES, UNE PRIORITÉ

Le respect des procédures sanitaires lors des échanges d’animaux est primordial. Il s’agit de protéger la Corse vis-à-vis du sérotype 8 dont elle est indemne depuis plusieurs années, alors qu’il circule en France continentale depuis 2015, et contre des sérotypes exotiques. Il s’agit aussi de protéger le continent, qui a toujours été indemne vis-à-vis du sérotype 4.
Une attention particulière sera recommandée en août où, comme chaque année, le risque d’importer ou d’exporter la maladie sera augmenté à l’occasion de l’aïd-el-kébir et des nombreux échanges d’ovins que cette fête occasionne.
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