La télémédecine vétérinaire, une réalité au Canada - La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017

NOUVELLES PRATIQUES

ACTU

Auteur(s) : AURÉLIEN LÉOBON 

La médecine à distance est désormais autorisée dans une province d’Amérique du Nord, pour répondre à l’isolement de certains clients. Cette nouvelle pratique est un sujet de discussion pour les instances professionnelles nord-américaines, mais aussi françaises.

À l’heure où le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires et le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) lancent une réflexion sur les orientations de la profession à l’horizon 2030 dans le cadre du projet Vetfuturs France, la question de la télémédecine s’immisce dans le débat. Dans la province la plus peuplée du Canada, l’Ontario, l’Ordre des vétérinaires a approuvé l’utilisation de cette technologie. La raison invoquée est qu’elle permet à des propriétaires d’animaux demeurant dans des régions isolées l’accès à des services vétérinaires1. Jan Robinson, présidente de l’Ordre des vétérinaires de la province, insiste cependant sur le fait que l’examen clinique restera l’une des pierres angulaires du diagnostic et de la prise en charge thérapeutique2. Cet outil fera partie intégrante de la révolution numérique promise, mais ne pourra constituer, dans un futur proche, une discipline à part entière. Les recommandations du panel de l’American Veterinary Medical Association (AVMA) vont également dans ce sens3. Pour l’association, « la télémédecine doit se faire dans le cadre d’une relation vétérinaire-propriétaire-animal préétablie ». Dans ce contexte, le professionnel de santé est à même de prodiguer des conseils sur la suite à donner à un schéma thérapeutique déjà en place, selon la réponse clinique de l’animal. La seule exception sera « la situation d’urgence », avec la possibilité de « dispenser des conseils généraux » permettant un triage. Celui-ci orientera ainsi le propriétaire vers une structure adaptée pour la prise en charge de son animal.

Opportunité et défi

Il apparaît que la télémédecine sera une opportunité, mais également l’un des défis auxquels la médecine devra faire face dans l’ère du numérique. Ce nouvel outil doit pouvoir faciliter le rapprochement entre le propriétaire et le professionnel de santé par le biais de ces interactions ainsi simplifiées. Nombreux sont les clients qui arrivent en consultation avec cette phrase déjà sur les lèvres : « J’ai lu sur Internet que… ». Que ce soit pour un motif économique ou pour un quelconque besoin de se rassurer, les propriétaires sont aujourd’hui demandeurs d’une relation dématérialisée. Il ne faut pas oublier que plus le vétérinaire sera disponible pour ce profil de propriétaires, moins ceux-ci seront enclins à se tourner vers des informations généralistes dispensées ici ou là sur la Toile.

Un exemple concret : le suivi du diabète

Sans qu’il y soit vraiment prêté attention, la télémédecine a déjà fait son apparition dans nos pratiques quotidiennes. Prenons l’exemple des animaux diabétiques, dont les propriétaires réalisent des courbes de glycémie à la maison. Certains d’entre eux ne peuvent rester hospitalisés en raison d’un stress trop important ou encore d’une agressivité trop marquée. La possibilité d’un monitoring à la maison permet au vétérinaire d’adapter le traitement au fur et à mesure de l’évolution de la maladie et de la réponse clinique de l’animal. De plus, la télémédecine se retrouve dans la relation qu’entretient un praticien généraliste avec un vétérinaire spécialiste. En effet, loin des yeux, ce dernier guidera le généraliste dans la prise en charge de l’animal, à la lumière des éléments nouveaux qui découlent de l’accompagnement thérapeutique de ce cas. Enfin, avec l’avènement des premiers chatbots4 vétérinaires, la profession s’ouvre encore un peu plus à cette nouvelle ère du numérique. Tous ces exemples mettent en lumière le fait que, dans notre profession, la télémédecine n’en est qu’à ses balbutiements en France. Elle ne doit cependant pas occulter la place centrale que doit occuper l’examen clinique pour la prise en charge des animaux qui nous sont confiés.

1 bit.ly/2u0vLzZ.

2 bit.ly/2oNoEEA.

3 bit.ly/2v3KcjG.

4 Contraction du terme anglais “chat” pour conversation et “bot” pour robot ; il s’agit d’un logiciel programmé pour simuler une conversation avec l’internaute, pour détecter les mots clés et résoudre un problème.

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