L’hospitalisation des veaux : une nécessité de terrain ? - La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1728 du 15/07/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD  

La création d’un service d’hospitalisation des veaux est assez simple. Toutefois, le projet doit être bien conçu en amont, par toute l’équipe. Jocelyn Amiot, praticien à Épinac (Saône-et-Loire) a montré les avantages de ce service lors des journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV) à Reims (Marne), en mai dernier.

Répondre à un problème de terrain

« Les praticiens interviennent souvent en exploitation pour des veaux à diarrhée trop affaiblis pour survivre après qu’ils aient reçu un premier traitement souvent inadapté en automédication : l’éleveur ressent les pertes comme des échecs et perd confiance en son vétérinaire », explique notre confrère. L’hospitalisation des veaux permet de les prendre en charge dès l’apparition des premiers symptômes ou en seconde intention. En effet, « un éleveur qui voit le vétérinaire arriver avec une seringue et un flacon de perfusion, quels que soient la diarrhée et l’âge du veau, pense qu’il peut pratiquer ce genre de soins tout seul : proposer une hospitalisation lui montre qu’apporter des soins appropriés n’est pas si simple et qu’il ne peut pas se passer de nous pour ces cas », affirme-t-il. L’hospitalisation des veaux à diarrhée répond ainsi à un grand problème sur le terrain et permet de regagner la confiance des éleveurs, en leur rendant un vrai service. Elle valorise l’acte vétérinaire et sa démarche intellectuelle. C’est également une satisfaction pour le praticien, motivé pour la reprise en charge de ces animaux, et un moyen pour lui d’évoluer dans sa démarche thérapeutique.

Ce service nécessite la création de locaux et de matériel dédiés au traitement des veaux à la clinique, mais de nombreuses solutions peu coûteuses peuvent être choisies pour créer cet espace. L’investissement moyen est de 10 000 €, mais il peut être moindre selon les installations et le nombre de loges créées. Une hygiène rigoureuse des locaux est également essentielle pour éviter la contagion entre animaux. Ce service ne peut cependant pas être proposé pour les veaux issus d’élevages non indemnes de maladies infectieuses réglementaires. Enfin, il permet à la structure de se développer : « L’investissement dans des analyseurs pour la réalisation de ionogrammes , par exemple, est également utile dans notre pratique canine et équine. »

Un projet commun

Ainsi, « le projet doit être développé et validé par tous les membres de l’équipe, associés, salariés vétérinaires comme auxiliaires : c’est un vrai projet d’entreprise commun ». Il convient en effet que tous présentent les mêmes arguments aux éleveurs, aussi bien techniques (qualité des soins et du suivi, confort thermique pour les veaux, etc.), économiques (augmentation des chances de survie, une hospitalisation est moins chère que plusieurs déplacements à la ferme, etc.) que logistiques (l’éleveur dépose le veau dès les premiers symptômes sans attendre le vétérinaire dans sa cour, gain de temps, etc.). Les auxiliaires sont également formés à accueillir les animaux à toute heure de la journée, à relever les commémoratifs, à surveiller les animaux si le vétérinaire est absent, etc. « Cela est valorisant et motivant pour les auxiliaires, qui se sentent réellement impliqués », assure notre confrère. Les éleveurs trouvent rapidement de nombreux avantages à ce service, et le bouche à oreille fonctionne entre eux : « De janvier à avril 2017, notre clinique a réalisé davantage d’hospitalisations que durant toute l’année 2016 », constate-t-il.

Le prix de l’hospitalisation doit rester raisonnable. Ce service ne permet pas un gain économique direct, mais indirect. Il assure en effet un confort au vétérinaire qui n’a plus besoin de se déplacer et qui peut traiter simultanément plusieurs veaux : ce confort et ce gain de temps sont intégrés dans la rentabilité de la structure.

Jocelyn Amiot Président de la commission vaches allaitantes SNGTV. Article rédigé d’après une présentation faite lors des journées nationales des GTV à Reims (Marne), du 17 au 19 mai.

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