Retraite : quand et comment anticiper - La Semaine Vétérinaire n° 1727 du 08/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1727 du 08/07/2017

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ÉCO GESTION

Auteur(s) : CLARISSE BURGER 

Cette période de la vie exige une anticipation et une réflexion aboutie sur l’indépendance financière du retraité et les nouvelles dépenses de son foyer fiscal. Le point.

Quelle indépendance financière aurez-vous quand vous serez à la retraite ? Comment préparer cette période de la vie et à quel moment cesser son activité ? La réflexion doit être menée relativement tôt au cours de sa vie professionnelle, afin de bien anticiper ses besoins lorsque l’on cesse son activité. François Courouble, administrateur de la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV), a présenté cette problématique au congrès France Vet à Paris, sous l’angle : « Retraite des vétérinaires libéraux et salariés : vue par le prisme du foyer fiscal ». Pour lui, la première question à se poser est : quelles seront les dépenses de votre foyer fiscal en activité et une fois à la retraite ? Avec l’allongement de la durée de vie (un trimestre de plus par an pour les vétérinaires depuis 20 ans) et l’évolution de la structure familiale (famille monoparentale, recomposée, nouvelle union avec ou sans enfant, individualisation de l’individu, etc.), la question des ressources d’un foyer fiscal se pose plus que jamais. Plusieurs éléments sont donc à prendre en considération, compte tenu de ces différentes périodes de la vie.

Des dépenses à anticiper

L’on est censé travailler et cotiser 42 ans, puis être à la retraite durant une période qui varie selon les professions. La durée moyenne de retraite d’un vétérinaire serait de 20 ans.

Le vétérinaire en activité a, a priori, un train de vie supérieur à celui de la retraite ; selon la CARPV, le revenu annuel moyen d’un vétérinaire serait de 70 000 €. Les revenus générés en activité serviront à répondre aux besoins quotidiens, au train de vie mené (logement, loisirs dont voyages, sports, etc.), à payer ses divers impôts (sur le revenu, de solidarité sur la fortune, capital, etc.) et à cotiser pour sa retraite.

Cela paraît évident. Mais il est pertinent de connaître plus précisément les dépenses effectuées pendant l’activité professionnelle et de prévoir celles qui correspondront à la période de la retraite (logement, vie quotidienne, loisirs récurrents et exceptionnels). Par exemple, à combien s’élève le coût annuel des repas de mon foyer ? Une moyenne de 7 000 à 8 000 € serait à envisager, selon l’administrateur de la CARPV. D’autres frais sont également à anticiper. Combien cela va me coûter par an d’aller voir mes enfants lorsqu’une fois adultes ils n’habiteront plus dans la même ville ou le même pays que moi ?

Pour la période de retraite, il est judicieux de pouvoir bénéficier de compléments de revenus et d’un système de capitalisation solide : placements financiers, investissements en société civile de placement immobilier (SCPI), acquisitions de titres en organisme de placement collectif immobilier (OPCI), mobiliers, etc.

Le système de retraite actuel

La réforme des retraites de novembre 2010 a relevé l’âge légal de départ à la retraite pour la plupart des actifs. À compter de 2017, il est de 62 ans (versus 60 ans auparavant) pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1955. Et l’âge pour obtenir une pension à taux plein est de 67 ans pour le régime de base de la Sécurité sociale. Les prétendants à une pension de retraite à taux plein doivent justifier d’un certain nombre de trimestres, en fonction de leur année de naissance : par exemple, ceux nés en 1961, 1962 ou 1963 bénéficieront d’un taux plein s’ils justifient d’une durée d’assurance retraite d’au moins 168 trimestres (soit 42 ans).

La valeur annuelle du point est fonction du nombre de points, du salaire ou des deux.

Concernant les professions libérales, et notamment les vétérinaires, elles peuvent avoir plusieurs caisses de retraite. Aujourd’hui, l’information sur ces différents régimes est plus accessible et en ligne. « Compte tenu du droit à l’information, tous les régimes doivent avoir un site internet, proposant un relevé de situation personnelle qui permet à l’actif de voir le nombre de points acquis. Il est possible de demander une évaluation de sa future pension retraite. Pour les libéraux, nous évaluons à droit constant ce qu’ils auront à la retraite », explique François Courouble pour qui « le régime de retraite par répartition va subsister ».

Des choix à faire

Des choix seront toutefois à faire pour chaque actif. Par exemple, un praticien de 58 ans peut se demander s’il doit s’arrêter de travailler à l’âge légal de départ à la retraite, ou bien continuer jusqu’à 67 ans.

Il convient ici de calculer ce qu’il gagnerait et ce qu’il cotiserait s’il continue d’exercer cinq ans de plus. Par exemple, il toucherait une pension de retraite annuelle de 28 000 € s’il partait en retraite à l’âge de 62 ans, mais s’il attendait d’avoir 67 ans, sa pension s’élèverait à 38 000 €. La différence de revenus n’est pas négligeable puisqu’elle s’élève ici à 10 000 € ; oui, mais le praticien ne cotiserait pas cinq années supplémentaires. Plusieurs points sont donc à prendre en considération, selon sa situation personnelle et familiale, selon sa durée d’assurance retraite, et sa retraite complémentaire. De plus, des compléments de retraite peuvent être envisagés à l’avance, notamment avec l’aide de contrats retraite “Madelin” ou de plan d’épargne retraite populaire (Perp), qui permettront de bénéficier d’une rente viagère ou du versement d’un capital, le cas échéant. À combien s’élèveront-ils lorsque la période de la retraite arrivera ?

RETRAITES : CE QU’IL FAUT PRENDRE EN CONSIDÉRATION

-   La retraite concerne un tiers de la vie, dont 40 % de la vie après les études. Le financement de ces 40 % ne peut se faire marginalement.
-  Les modes de vie actuels favorisent les familles recomposées, compliquant les analyses.
-  Une séparation (et pas seulement le divorce) coûte cher en perte de capital.
-  Les voyages et les loisirs représentent des dépenses qui peuvent être importantes.
-  Les enfants du retraité s’installeront peut-être à l’étranger.

Source : CARPV-“Accélérateur d’entreprise” à France Vet.

LA DÉPENDANCE OU LA PERTE D’AUTONOMIE

-  L’âge moyen d’entrée en dépendance : 83 ans.
-  La durée moyenne : 3,5 ans (mais jusqu’à 10 ans).
-  La prévoyance augmente avec l’âge : 1,7 % à 74 ans, 7,3 % à 84 ans, 21,9 % à 93 ans.
-  Le coût Ehpad1. Moyenne 2012 : 34 707 € par an, dont l’hébergement (50 à 60 € par jour, soit 1 500 à 1 800 € par mois) et la dépendance (6 à 29 € supplémentaires par jour, soit 200 à 1 000 € par mois).
-  Ce qui reste à charge : 500 à 1 500 € par mois.
-  L’assurance spécifique. Exemple de tarif : 600 € par an à partir de 55 ans pour 1 000 € de rente mensuelle.

1 Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
Source : CARPV
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