Lancement de l’Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère - La Semaine Vétérinaire n° 1727 du 08/07/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1727 du 08/07/2017

APICULTURE

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : TANIT HALFON 

Un guichet unique en charge de récolter tout événement de santé survenu dans un rucher sera expérimenté dans deux ou trois régions de France. L’objectif final est d’alerter précocement les pouvoirs publics en cas d’augmentation anormale d’anomalies touchant le cheptel apicole français.

Un Observatoire des mortalités et des affaiblissements de l’abeille mellifère (Omaa), nouveau dispositif en charge de suivre l’état sanitaire du cheptel apicole, est en cours de lancement en régions Bretagne et Pays de la Loire. Cette expérimentation, d’une durée de deux ans, vise à renforcer les déclarations par les apiculteurs des événements de santé touchant les ruchers, l’objectif étant de suivre dans le temps et l’espace l’évolution du nombre de cas de mortalités et d’affaiblissements des colonies d’abeilles domestiques, notamment les dangers sanitaires de catégorie 1 (DS1)1 et les mortalités massives aiguës (MMA). Au-delà du suivi individuel des colonies, la détection précoce de clusters 2 devrait permettre, à terme, d’alerter rapidement les gestionnaires du risque. Le projet entend aussi répondre aux attentes des apiculteurs, en contribuant à une meilleure compréhension des événements de santé touchant leur cheptel. La Direction générale de l’alimentation (DGAL) étudie actuellement la faisabilité et la pertinenced’y inclure l’Auvergne-Rhône-Alpes comme troisième région pilote.

Une collecte de données via un guichet unique

En pratique, un apiculteur ou un intermédiaire (vétérinaire, par exemple) pourra déclarer auprès d’un guichet unique régional (téléphone) tout événement de santé constaté sur un rucher, quelle qu’en soit sa nature et quel que soit le nombre de colonies touchées. Une investigation, à la charge financière de l’État, sera mise en œuvre pour les cas rentrant dans le champ des dispositifs de surveillance existants (DS1 et MMA)3. Les autres événements de santé sont de la responsabilité des apiculteurs concernés. Comme il n’existe à ce jour aucun outil de surveillance porté par la filière apicole, l’idée serait, sur la phase pilote, de coupler l’Omaa au dispositif de visite sanitaire apicole, afin de suivre ces autres troubles. Une expertise de la DGAL est en cours pour en évaluer la faisabilité. L’Omaa pourra ainsi collecter des données à la fois issues des déclarations d’apiculteurs et des investigations, afin d’en faire une analyse. La région Pays de la Loire a constitué un réseau de vétérinaires partenaires pour assurer la mission de guichet unique, et la Bretagne réfléchit à en faire de même. Actuellement, environ 200 déclarations de MMA sont enregistrées chaque année.

La DGAL est le gestionnaire du dispositif

La DGAL, en charge du dispositif, a mis en place, pour le construire et en assurer le suivi, deux groupes de travail dans le cadre de la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA). Au groupe de suivi de la filière abeilles déjà existant (depuis 2011) s’ajoute un nouveau groupe projet, créé spécifiquement pour l’Omaa. Animé par l’Itsap4 et constitué de membres de la DGAL, l’ADA, l’Anses, la DDPP, le Sral, la Fnosad, la SNGTV et du GDS France5, il se réunira tous les 15 jours, quand le premier le fait tous les trois à six mois. L’expertise technique des membres de chacun des groupes permettra de définir et de valider des objectifs de travail. Les décisions stratégiques seront ensuite sanctionnées par le comité d’experts apicole du Cnopsav6, composé de membres de plus de 25 organisations, dont des organisations apicoles, des instituts de recherche et des vétérinaires. Ce comité se réunira deux fois par an.

1 Aethina tumida (le petit coléoptère des ruches), Tropilaelaps clareae, Paenibacillus larvae (la loque américaine) et Nosema apis.

2 Agrégats spatio-temporels désignant le regroupement de cas de maladies, de symptômes ou d’avènement de santé au sein d’une population localisée.

3 bit.ly/2sL8xcH.

4 Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation.

5 Association régionale de développement apicole, Agence nationale de sécurité sanitaire, direction départementale de la protection des populations, service régional de l’alimentation, Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales, Société nationale des groupements techniques vétérinaires, Fédération nationale des groupements de défense sanitaire.

6 Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale.

Sources : conférence de S. Wendling, vétérinaire chargé d’étude au bureau de la santé animale de la DGAL, lors des journées nationales des GTV, à Reims, en 2017.

Anne Bronner, coordinatrice adjointe de la plateforme d’épidémiosurveillance.

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