Le spécialiste, espèce en voie d’expansion

L’époque du “cortibio” tend à être révolue. Car pourquoi attendre et voir quand les moyens existent pour diagnostiquer puis traiter le plus rapidement et efficacement possible. Exigences croissantes des propriétaires et voulues aussi par les vétérinaires. En témoignent les données de l’European Board of Veterinary Specialisation (EBVS)¹. En 1996, 267 vétérinaires, toutes nationalités confondues, étaient recensés comme spécialistes européens. En 2006, ils étaient 2 306, pour atteindre les 3 672 en 2016. En France, être titulaire d’un collège européen ne suffit pas à s’octroyer le titre de spécialiste. S’il existe 26 spécialités européennes, à ce jour, le Conseil national de la spécialisation vétérinaire (CNSV) n’en reconnaît que 18, auxquelles s’ajoutent 10 diplômes d’études spécialisées vétérinaires (DESV). Une majorité des spécialités s’avèrent orientées vers la clinique, ce qu’a conforté l’étude des données de l’annuaire Roy 2017². Environ 75 % des spécialistes répertoriés ont indiqué travailler dans le secteur clinique privé, dont la plupart en canine. D’ailleurs, le chien et le chat tendent à être considérés comme des membres à part entière de la famille³, et ne veut-on pas le mieux pour sa famille ?… à hauteur, ici, des moyens dont on dispose, financiers souvent, mais pas toujours. Car consulter un spécialiste demande aussi du temps (et de la volonté), le maillage n’étant pas encore assuré sur l’ensemble du territoire français (hors Drom-COM). L’expansion en nombre est plutôt citadine. Il est à espérer que les spécialités “cliniques” ne fassent pas d’ombre aux praticiens “généralistes”, et que chacun trouve sa place dans l’offre de soins. ●

¹ ebvs.eu/about.

² Lire pages 32 à 38 de ce numéro.

³ Selon une enquête Facco/Kantar TNS (automne 2016), 60 % des foyers qui en possèdent considèrent ces animaux comme des compagnons. 59,7 % des propriétaires de chiens et 49,5 % des détenteurs de chats les voient même comme des membres de leur famille.