Le plan anglais de réduction des boiteries ovines - La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1725 du 24/06/2017

MÉTHODOLOGIE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

En raison des pertes économiquesliées aux boiteries d’origine infectieuse, essentiellement le piétin, le fourchet et la dermatite digitée contagieuse des ovins, le Royaume-Uni a élaboré un plan d’action afin de diminuer la prévalence des boiteries de 10 à 5 % en 12 ans, de 2004 à 2016. Dès 2013, les animaux boiteux ne représentaient plus que 4,9 % du cheptel. Le plan a ainsi été intensifié avec un objectif de 2 % de boiteries en 2021.

Ce plan donne une méthodologie claire aux éleveurs. Il associe des mesures zootechniques et sanitaires afin de réduire la prévalence de la boiterie, tout en améliorant l’état sanitaire du troupeau. Le vétérinaire y joue le rôle central, et les praticiens français pourraient s’en inspirer, en s’appuyant sur ses cinq points principaux (réforme, quarantaine, traitements, gestion des risques, vaccination). Ce plan peut ainsi créer une discussion constructive à long terme entre le vétérinaire et l’éleveur, et son efficacité être évaluée chaque année, en rappelant les éléments essentiels.

1. La réforme

Un plan de réforme drastique doit être appliqué : les animaux présentant plus de deux épisodes de boiterie ou ne répondant pas aux traitements mis en place sont éliminés. Cette mesure doit être écrite et respectée par l’éleveur. Il convient alors de convaincre les réticents en argumentant : ces animaux représentent une source de contamination pour le troupeau. De plus, les garder n’a pas d’intérêt économique, car ils vont développer des affections ou malformations chroniques. Enfin, ils peuvent entretenir une sensibilité génétique aux agents de boiterie dans le cheptel.

2. La quarantaine

Elle est importante, car l’introduction d’animaux est la porte d’entrée des agents infectieux. De nouvelles études montrent que l’agent du piétin peut survivre plus de 30 jours dans les conditions favorables : le respect de cette durée est ainsi nécessaire. La quarantaine est effectuée dans un bâtiment ou une parcelle distant de plus de 20 mètres des animaux de l’élevage, et doit être suivie d’un vide sanitaire. Un examen méticuleux des pieds est réalisé dès l’introduction : en cas de doute (pied déformé, boiterie), l’animal doit être renvoyé.

De plus, il convient d’isoler tout animal boiteux de l’élevage dès l’apparition de la boiterie (dans les trois premiers jours maximum) et de le traiter. Son évolution doit être surveillée et l’éleveur s’assurera que l’animal est totalement guéri avant de le réintroduire.

3. Les traitements

Il est primordial de ne pas attendre pour traiter : plus le traitement est précoce, moins les animaux boitent et plus le nombre de traitements est réduit. La plaie doit être inspectée et nettoyée pour établir le bon diagnostic. Durant ces trois premiers jours, une lésion de piétin débutante n’est pas parée, car mettre à nu l’onglon est ouvrir une porte aux autres germes, et créer plus de lésions qu’en réparer. Dans ce plan, le pédiluve (sulfate de zinc à 10 %) présente un intérêt en préventif, sur le fourchet et le piétin de stade 1 (c’est à ce stade qu’il ressemble le plus au fourchet et qu’il est le plus contagieux). Le mieux est le traitement adapté : antibiotiques en spray ou en injectable et anti-inflammatoires.

4. La gestion des risques

Le passage ou le stationnement des animaux dans des zones humides, souillées ou traumatiques est à éviter (conserver une litière sèche, pédiluve, etc.). Le parage ne doit intervenir qu’en cas de gêne de l’animal par de la corne et ne doit pas être excessif. Il convient de ramasser la corne et de désinfecter le matériel entre chaque animal. Le choix des races est aussi important : les races lourdes et peu rustiques sont davantage sujettes aux boiteries.

5. La vaccination

Il est essentiel de vacciner 100 % des animaux, afin de limiter l’infection et le nombre de traitements. La vaccination doit de plus coïncider avec la période à risque et le plan de vaccination être personnalisé pour chaque élevage.

Pour en savoir plus :

Jaquet R. Boiteries ovines : les enseignements du plan anglais. Journées nationales des GTV, Reims. 2017:397-400.

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