MÉDECINE DES NAC
PRATIQUE CANINE
L'ACTU
Auteur(s) : ADELINE LINSART
Le réseau de praticiens NAC enrichit ses publications, avec deux nouveaux consensus.
Le 6e comité RevelNAC1, réseau de 16 praticiens libéraux dont l’exercice est dévolu aux nouveaux animaux de compagnie (NAC), s’est tenu du 12 au 14 mai à la réserve africaine de Sigean (Aude). Alix Ortega, l’une des trois vétérinaires du parc zoologique, a accueilli le comité pour présenter son métier. Si le cadre de travail original fait souvent rêver, il ne faut pas oublier les contraintes inhérentes à un statut de salarié, parfois fonctionnaire... Faire tenir le planning du vétérinaire sur 35 heures peut se révéler un vrai casse-tête. Comme en clientèle, le vétérinaire de zoo s’appuie énormément sur l’entourage humain de l’animal : ce sont donc les soigneurs qui, de par leur connaissance de l’individu, du groupe et de l’espèce, sont en première ligne pour dépister et informer le vétérinaire de tout doute sur l’état de santé d’un résident. La médecine de groupe est également un aspect essentiel de la gestion du zoo. Cette analogie est retrouvée chez le praticien NAC lorsqu’il suit des refuges ou des élevages ou des propriétaires passionnés qui hébergent de nombreux spécimens.
Deux consensus, l’un sur le diagnostic de l’encéphalitozoonose du lapin et l’autre sur la bornavirose aviaire, ont été validés par les membres du réseau. Encephalitozoon cuniculi est une microsporidie, parasite intracellulaire obligatoire, à l’origine de signes nerveux, oculaires ou rénaux chez le lapin. Ce parasite est une zoonose potentielle : des cas d’encéphalitozoonose humaine ont été décrits chez des patients immunodéprimés. Bien que le lien de contamination par un lapin ne soit pas formellement établi, il convient de prendre des précautions lors de la manipulation des selles et des urines. Une excrétion intermittente est démontrée, elle survient dans les urines de la cinquième à la douzième semaine après la contamination, et précède la survenue des signes cliniques. Actuellement, le diagnostic repose sur une démarche d’exclusion. Il est nécessaire de confirmer le contact du lapin avec le parasite, par l’obtention d’une sérologie positive, et d’exclure les autres causes potentielles du tableau clinique observé. En présence d’un syndrome vestibulaire, le recours à l’imagerie médicale (scanner, IRM), pour exclure une otite moyenne et éventuellement détecter des lésions cérébrales, est primordial. Lors de forme rénale, hématobiochimie, analyse d’urines et échographie abdominale doivent être entreprises. Si les signes sont oculaires, un diagnostic préopératoire n’est pas possible : seule la polymerase chain reaction (PCR) sur le matériel de phacoémulsification est fiable. Le prélèvement d’humeur aqueuse pour PCR peut être faussement négatif.
La bornavirose aviaire a longtemps été assimilée à la seule présentation clinique de la maladie de dilatation du proventricule (connue sous l’acronyme PDD). Le bornavirus déclencherait, en fait, une réaction à médiation immune, responsable d’une névrite généralisée, non cantonnée au tube digestif. Tout signe nerveux central ou périphérique doit donc faire suspecter cette maladie. Une amaurose brutale, une paresthésie cutanée débouchant sur des comportements de picage ou des troubles de l’équilibre doivent être évocateurs. Le diagnostic repose sur des modifications histologiques compatibles (jabot, proventricule) et la mise en évidence d’anticorps antibornavirus (laboratoire NOIVBD, Gerry M. Dorrestein, Pays-Bas). La PCR bornavirus a un intérêt discutable. Le site et la qualité du prélèvement soumis sont primordiaux, comme l’a rappelé notre confrère Guillaume Le Loc’h, enseignant-chercheur au laboratoire de virologie de l’École nationale vétérinaire de Toulouse. Les PCR sur fientes présentent des risques élevés de résultats faux-négatifs. Le sang total sur EDTA, des écouvillons du jabot et cloacaux (sans contamination fécale) peuvent être positifs. La PCR sur des biopsies est la plus intéressante : sur biopsie du jabot, du proventricule, ou, si l’oiseau est mort, sur le vitré et les surrénales.
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1 Réseau des vétérinaires d’exercice libéral en nouveaux animaux de compagnie.
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