Considérez-vous la financiarisation de la profession comme un risque réel ? - La Semaine Vétérinaire n° 1724 du 17/06/2017
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Auteur(s) : FRÉDÉRIC THUAL 

LE LEURRE DE L’INDÉPENDANCE

Pour moi, c’est un leurre de penser que l’on peut s’en passer. Avec la gestion, le management, les ressources humaines, etc., l’évolution de la profession est telle que l’activité collatérale prend une place plus importante. Au point qu’il est quasi impossible qu’un vétérinaire s’en occupe. Comme pour les médecins, il faut que les structures privées soient gérées par l’homme de l’art, des groupes et des financiers… Il est illusoire de croire aussi que l’on pourra tenir longtemps de façon indépendante. Mais je ne vois pas quel intérêt aurait un financier à nous obliger à faire ou à ne pas faire tel acte ou telle prescription, au détriment du fonctionnement de la structure. Les gens réclament le maximum de garantie de soins, des chirurgies de plus en plus sophistiquées… Or devant les coûts en jeu, il est évident qu’il faut passer par des assurances. Le financement par des groupes et des fonds va devenir incontournable. C’est un leurre réactionnaire que de le refuser au nom de la seule indépendance. D’autant plus au sein des structures importantes comme la nôtre, où nous employons 70 personnes. Nous avons été approchés plusieurs fois. Faute d’un consensus technique, humain et législatif, nous ne sommes pas allés au bout, mais nous venons de recruter un directeur administratif et financier non vétérinaire.

Didier Schmidt-Morand

N’EST-CE PAS UNE ÉVOLUTION INÉLUCTABLE ?

La financiarisation me semble plutôt une bonne chose. Peut-être y verra-t-on une perte d’autonomie, mais, à l’instar des pays anglo-saxons, cela peut constituer une solution pour recapitaliser les cliniques vétérinaires et leur donner les moyens de s’équiper pour atteindre des niveaux d’excellence proches de la médecine humaine. La clientèle nous impose de plus en plus d’être au top en chirurgie, pour les examens complémentaires, etc. Or, aujourd’hui, on en est à faire des actes dévalorisés, sous-facturés, fragilisant la rentabilité afin de satisfaire nos clients. Alors, peut-être que cette financiarisation est une porte de sortie ? Le risque pourrait être de perdre de l’indépendance par rapport à nos anciennes pratiques… Mais cette évolution n’est-elle pas inéluctable ? Nous serions probablement encadrés. En ce qui me concerne, ce serait plutôt une judicieuse perspective d’évolution que d’avoir des appuis qui m’accompagnent dans les choix financiers, de ressources humaines, de management pour mieux gérer ma clinique. Et je n’aurais pas pour autant le sentiment de vendre mon âme au diable. En tout cas, si une proposition financière se présentait, je serais prêt à l’étudier.

Joachim Lopes de Lima

UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE

Il y a forcément du pour et du contre. Si l’on considère que les financiers vont acquérir des structures vétérinaires dans la logique d’y puiser la substantifique moëlle et d’en retirer des dividendes, évidemment que cela paraît être une menace. Mais faire entrer de nouveaux actionnaires, c’est aussi permettre de mieux contrôler, gérer et développer les entreprises, et là c’est autre chose. Tout est question d’équilibre. Mais ce n’est pas dans la culture vétérinaire. Je ne pense pas que la profession, par essence libérale, soit prête à accueillir des investisseurs. Le gros souci est que l’Europe, qui estime que le secteur des services est insuffisamment développé, risque de l’imposer. Pour y venir de son plein gré, la profession devra donc être moins paranoïaque, moins nombriliste. L’arrivée de la finance est trop souvent perçue comme le grand méchant loup et non comme une perspective de développement. Dans la mesure où l’on trouve une forme de garantie pour accompagner la croissance de la structure vétérinaire, j’y serais plutôt favorable.

Charles Facon
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