Des statistiques sur la reproduction féline - La Semaine Vétérinaire n° 1723 du 10/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1723 du 10/06/2017

NÉONATALOGIE

PRATIQUE CANINE

L'ACTU

Auteur(s) : MARINA CHAILLAUD 

Le centre NeoCare de l’ENVT a réalisé une étude sur un échantillon national correspondant à 25 % des chats Loof. Ces données permettent d’adapter les pratiques pour limiter les morts précoces des chatons.

Àl’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), le centre NeoCare, dédié à la reproduction, l’élevage et la pédiatrie canine et féline1, organise régulièrement des conférences, comme celle du 11 mai dernier2, consacrée au chat. En France aujourd’hui, même les spécialistes manquent de données de référence pour pouvoir analyser un élevage félin. Entre 2011 et 2014, NeoCare a réalisé une étude sur un échantillon national correspondant à 25 % des chats Loof3, afin d’obtenir des chiffres clés de la reproduction féline, présentés par notre consœur Aurélie Fournier. Ainsi, la fertilité atteint 78 % (chatons nés/ nombre de saillies) et n’est pas influencée par l’âge des géniteurs. La prolificité est de trois à cinq chatons pour deux tiers des chattes (chatons nés/portée), avec une portée moyenne de quatre chatons. Plus la femelle vieillit, plus la prolificité diminue, même si le mécanisme en cause n’est pas connu. Enfin, la mortinatalité atteint 8,5 % (chatons morts nés parmi tous les chatons nés) et la mortalité pédiatrique, 8 % (chatons morts à moins de 2 mois parmi les chatons nés vivants). Cette mortalité néonatale n’est pas une fatalité : il s’agit d’identifier les chatons à plus fort risque et de mettre en place des mesures de prise en charge simples.

Mieux suivre les mères gestantes de plus de deux chatons

Les grandes portées doivent être dépistées. En effet, le risque de mortinatalité croît avec la taille de la portée (au-delà de deux chatons), car la mise bas est plus longue, les atonies utérines plus fréquentes, et donc le risque d’hypoxie augmente. Il est important de dénombrer les chatons par radiographie avant la mise bas. Le recours à une césarienne devrait sans doute être encouragé et celle-ci réalisée précocement au cours du déroulement de la mise bas, dès lors que trois chatons ou plus ont été dénombrés.

Le stress des primipares et des jeunes chattes est également un facteur de risque. Par manque de soin, les chatons peuvent perdre du poids et dépérir. En effet, le stress inhibe la production de prolactine et stimule la vasoconstriction périphérique, ce qui cause une diminution de la production de lait maternel et un défaut d’apport énergétique pour le chaton. Les symptômes à surveiller chez celui-ci sont frustes (anorexie, hypothermie), mais le suivi quotidien du poids permet une détection et une prise en charge précoces. Un chaton ayant perdu du poids au cours des 48 premières heures de vie doit être pris en charge (biberonnage, voire sondage, relevé de température).

Une hygiène rigoureuse pour limiter les infections

Les maladies infectieuses respiratoires (syndrome coryza) et digestives semblent tenir une place prépondérante dans la mortalité pédiatrique.

Grâce à la collaboration de 12 laboratoires d’anatomie pathologique vétérinaire français, les dossiers de 157 chatons morts entre 2010 et 2016 ont pu être analysés. Avant 3 semaines d’âge, les petits meurent davantage de troubles respiratoires d’origine bactérienne, alors qu’entre 3 semaines et 3 mois, les agents en cause sont plutôt digestifs, d’origine virale puis parasitaire.

L’hygiène de la case de mise bas, ainsi que la désinfection de l’ombilic à la naissance sont donc des points clés pour limiter les contaminations bactériennes des chatons. De même, la prise colostrale précoce (idéalement dans les 8 heures suivant la naissance) est un atout majeur pour l’acquisition d’un transfert d’immunité passive suffisant.

Concernant le coryza chez le chaton, selon notre consœur Corine Boucraut, du laboratoire Scanelis (Colomiers, en Haute-Garonne), les moyens les plus efficaces de prévention sont : la vaccination systématique des reproducteurs contre le coryza avant la saillie et favoriser la prise colostrale pour assurer un transfert d’immunité passive (8 semaines d’immunité contre l’herpèsvirus et 12 semaines contre le calicivirus). Des protocoles vaccinaux pour le chaton comprennent une primovaccination en trois injections (8 à 9 semaines, 12 semaines, 16 semaines pour le calicivirus, puis un rappel entre 10 et 16 mois).

1 Le centre NeoCare propose des aides à la réalisation de la visite sanitaire obligatoire en élevage canin et félin et fait appel aux éleveurs pour rassembler des courbes de poids de chatons entre la naissance et l’âge de 2 mois, ainsi que des prélèvements de lait maternel (e-mail : repro@envt.fr).

2 Les vidéos de cette soirée sont disponibles sur le compte Facebook du centre NeoCare. La prochaine soirée aura lieu en octobre et sera consacrée à l’élevage canin.

3 Inscrits au Livre officiel des origines félines.

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