Allez-vous de nouveau recourir aux autovaccins pour les ruminants ? - La Semaine Vétérinaire n° 1722 du 03/06/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1722 du 03/06/2017

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Auteur(s) : ÉTIENNE CHEVANNE 

NOUS DISPOSONS D’AUTRES MÉTHODES

N’en ressentant pas le besoin dans mon activité rurale bovine, je n’ai jamais eu recours aux autovaccins. Je considère que les autovaccins sont, avec les vaccins, les outils de la méthode “vaccination”, médecine préventive par excellence. Je préfère parler de méthode afin de réduire la maladie dans les élevages ou restreindre le recours aux médicaments curatifs. Les vaccins sont les seuls médicaments préventifs et ils doivent contribuer à limiter l’affection au sein des élevages, à côté des améliorations apportées dans leur conduite. Avec ces outils, nous pouvons aider l’éleveur à entretenir des animaux en bonne santé. Lorsque la maladie apparaît, je préfère affiner mon diagnostic clinique en recueillant tous les symptômes, afin de choisir la méthode thérapeutique la mieux adaptée à la situation. Et ainsi, je peux prescrire une médecine efficace et envisager éventuellement une médecine complémentaire. Cette méthode est complémentaire pour le thérapeute, qui opérera un choix afin de guérir l’animal. Aujourd’hui, nous avons certes, un arsenal thérapeutique allopathique qui se réduit, mais nous avons la chance de pouvoir pratiquer d’autres méthodes sans en exclure aucune.

Loïc Guiouillier

TRÈS UTILES POUR UNE ESPÈCE MINEURE

Oui, bien sûr ! L’espèce ovine qui représente un fort pourcentage des animaux de ma clientèle est une espèce mineure pour laquelle beaucoup de maladies sont “orphelines” en matière de solutions vaccinales ; je pense notamment aux salmonelloses abortives, aux mycoplasmoses pulmonaires et mammaires, aux kératoconjonctivites… De plus, parfois, certains vaccins destinés aux bovins ne sont pas adaptés aux ovins (par exemple, les colibacilloses néonatales où les facteurs d’attachement ne correspondent pas toujours au contexte épidémiologique d’un élevage donné) et des vaccins multivalents n’apportent pas une efficacité satisfaisante.
Cependant, le contexte de prescription s’est modifié depuis l’interdiction chez les ruminants en 2003 : prescription dans le cadre de la cascade (quatrième alinéa : préparation magistrale vétérinaire), choix plus limité des matrices de prélèvement (chez les ovins, la plupart des matrices sont utilisables sur un animal possédant des allèles de résistance à la tremblante), délais de fabrication, responsabilité du prescripteur en cas d’apparition d’un cas d’ESST1
Malgré ces nécessaires contraintes, l’autovaccin reste une solution préventive très utile pour une espèce mineure, et une possibilité de vaccination “sur mesure” pour un élevage donné.


1 Encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles.
Pierre Autef

JE M’INTERROGE SUR LEUR APPORT

Je fais partie d’une génération de vétérinaires qui n’a jamais connu les autovaccins. Je n’ai donc aucun recul sur la mise en pratique de ce type de prévention. Cependant, la réautorisation de ces autovaccins m’amène à m’interroger sur leur apport potentiel, notamment dans le contexte actuel de réduction de l’utilisation des antibiotiques.
Malgré leur autorisation, ces autovaccins ne disposent pas d’AMM1. Il n’est donc possible de les utiliser qu’en dernier recours selon le principe de la cascade. Or, je pense qu’il y a déjà beaucoup d’autres leviers de prévention (vaccins avec AMM, alimentation, oligoéléments, bâtiments, etc.), afin de prévenir des principales pathologies consommatrices d’antibiotiques que je rencontre dans mon activité (diarrhées néonatales, affections respiratoires, etc.). Néanmoins, dans certains cas particuliers où ces autres moyens de prévention ont montré leurs limites, pourquoi ne pas envisager l’utilisation des autovaccins, si les conditions et les coûts de fabrication le permettent ?


1 Autorisation de mise sur le marché.
Camille Tetu
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