Survie d’un virus influenza H5N9HP dans le lisier et mesures de biosécurité - La Semaine Vétérinaire n° 1721 du 28/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1721 du 28/05/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : LORENZA RICHARD   

Des résultats préliminaires sur la persistance du virus infectieux de sous-types H5 hautement pathogène (HP) dans les lisiers de canards indiquent une survie inférieure à 5 semaines en l’absence de tout traitement.

Une survie de moins de 35 jours

De novembre 2015 à août 2016, un épisode d’influenza aviaire impliquant plusieurs virus de sous-types H5HP a touché le sud-ouest de la France. La persistance de virus infectieux H5HP a été estimée dans les lisiers de canards reproducteurs et de canards en gavage contaminés artificiellement avec une souche H5N9HP (recherchée par ovoculture et RT-PCR ou real-time polymerase chain reaction). Une partie de chaque lisier a été analysée sans traitement préalable, et deux autres parties l’ont été après ajout de lait de chaux à 45 % massique, jusqu’à l’obtention d’un pH 10 et d’un pH 12, mimant le traitement d’assainissement des lisiers par chaulage. Les prélèvements réalisés sur les lisiers de canards reproducteurs de barbarie ont permis d’isoler le virus dans le lisier traité à pH 10 uniquement le jour de la contamination avec le virus, alors que le traitement à pH 12 n’a pas permis de ré-isoler le virus le jour même de la contamination ; sans traitement du lisier, le virus n’est plus isolé à partir de 4 semaines de vieillissement (28 jours) post-contamination. En reproducteur pékin, le virus n’a pas été ré-isolé dans les lisiers traités à pH 10 et pH 12 après 2 semaines de vieillissement, et à partir de 5 semaines (35 jours) post-contamination sans traitement du lisier. Concernant la production canards en gavage, le virus n’a pas été ré-isolé le jour même de la contamination dans les lisiers traités à pH 10 et pH 12, et n’est plus ré-isolé à partir de 3 semaines de vieillissement sans traitement du lisier.

Cette survie du virus H5HP infectieux de 5 semaines maximum dans le lisier non traité est cohérente avec la durée de stockage de 60 jours préconisée par la réglementation en cas d’assainissement naturel.

Une biosécurité à améliorer

Cet épisode a amené à s’interroger sur les aménagements et les pratiques permettant d’éviter l’introduction des agents pathogènes dans une exploitation (biosécurité externe, gestion des flux entrant et sortant) et leur circulation (biosécurité interne, par exemple pratiques de nettoyage et de désinfection). Une étude descriptive des pratiques de biosécurité précédant la première crise de novembre 2015 et réalisée en 2016 dans 46 élevages de palmipèdes à foie gras dans le sud-ouest de la France montre que des marges de progrès existent. Elles concernent notamment le flux des personnes, personnels permanents ou visiteurs (seulement un tiers de ces derniers utilisaient des bottes propres à l’exploitation ou des surbottes). L’éleveur lui-même ne changeait pas de bottes (34 cas sur 46) ni de tenue (31 cas). De plus, un tiers des exploitations ne contenaient aucun sas sanitaire. Les aires dédiées au nettoyage des véhicules qui entrent sur l’exploitation étaient rares (10 cas sur 46), certains camions de ramassage pouvaient contenir des animaux issus d’autres exploitations. Le matériel partagé entre éleveurs (transport d’animaux, épandage) n’était pas décontaminé régulièrement dans le tiers des cas. La circulation des animaux domestiques était parfois libre dans certains élevages et les canards pouvaient être en contact étroit avec des oiseaux sauvages, sur le même site que des basses-cours, ou à proximité de la voie publique. Enfin, la gestion des animaux malades pouvait être améliorée dans les cas où l’infirmerie était située au cœur de l’élevage (10 cas sur 46). Les lisiers n’étaient pas couverts dans la moitié des cas, et étaient ainsi facilement accessibles aux oiseaux et aux nuisibles, qui pouvaient s’y contaminer. Certaines de ces pratiques sont désormais modifiées. Des rappels des bonnes pratiques sont utiles pour renforcer la sécurité, et sont à accompagner de moyens de suivi pour améliorer leur pérennisation.

Audrey Schmitz Anses de Ploufragan (Côtes-d’Armor). Mattias Delpont ENV de Toulouse. Article rédigé d’après des présentations faites lors des journées de la recherche avicole à Tours (Indre-et-Loire), les 5 et 6 avril 2017.

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