Jean-Luc Angot : « La fièvre aphteuse n’est pas une maladie du passé » - La Semaine Vétérinaire n° 1720 du 20/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1720 du 20/05/2017

PRÉSIDENCE DE L’EUFMD

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE NEVEUX 

Notre confrère Jean-Luc Angot (T 82) a été réélu le 21 avril pour un nouveau mandat de deux ans à la présidence de la commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse (EuFMD) de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’unanimité des 38 pays membres. Il aborde les activités et les priorités de cette commission.

La France est-elle encore à risque vis-à-vis de la fièvre aphteuse ?

Le risque lié à la fièvre aphteuse est particulièrement important, notamment en raison de la proximité de la France avec les pays du Maghreb où le virus circule, mais aussi parce que les cheptels sont naïfs et seraient bien plus affectés par un éventuel passage viral. D’autre pays, comme la Libye, la Turquie et l’Iran, représentent aussi des facteurs de risque à proximité.

Quel est le rôle de la commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse (EuFMD) ?

La commission a été créée en 1954 à une époque où la fièvre aphteuse était endémique en Europe. Elle avait pour objectif majeur de protéger les pays au niveau des frontières.

Les 28 États membres de l’Union européenne et 10 autres pays européens (dont la Turquie) y sont aujourd’hui intégrés. La commission bénéficie de l’aide financière de ces pays (650 000 € par an) et d’une subvention européenne (2 millions d’euros par an).

Les trois piliers d’action sont les suivants : d’abord la formation qui est dispensée sur place pour les pays touchés par la fièvre aphteuse. Des praticiens français peuvent ainsi être amenés à se former, par exemple, au Kenya pour observer des symptômes de la maladie. Chaque pays a droit à des crédits de formation (que ce soit pour les vétérinaires praticiens ou de l’Administration). Certaines sont aussi développées sous forme de “webinaires”. Des tests des plans d’urgence et des opérations de simulations sont également effectués.

Le second pilier est le réseau de laboratoires. Le laboratoire de référence est celui de Pirbright, qui sera amené à évoluer avec le Brexit. Enfin, les banques de vaccins représentent le troisième pilier. Nous travaillons avec les grands producteurs de vaccins. Nous veillons à la coordination des disponibilités des vaccins.

L’approche est-elle nécessairement mondiale ?

Nous souhaitons échanger les informations de la façon la plus efficace possible entre les différents pays. Les Balkans et le Caucase ont dans ce sens signé une déclaration d’intention des différents pays pour mieux collaborer et mettre en place des actions.

Lorsque nous avons été confrontés au virus de la fièvre aphteuse sur l’île Maurice, nous avons envoyé des missions, l’île de la Réunion étant proche.

L’EuFMD a établi des collaborations avec l’Asie du Sud-Est et l’Australie. Nous avons aussi renforcé notre collaboration avec les pays du pourtour méditerranéen dans le cadre du Réseau méditerranéen de santé animale (Remesa).

Il faut agir le plus possible à la source et sensibiliser les différents intervenants au contrôle des animaux. Nous travaillons en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) sur la base du progressive control pathway (PCP).

L’approche est en effet globale et mondiale.

Il est à noter, par ailleurs, que les États-Unis vont investir beaucoup d’argent dans la lutte contre la fièvre aphteuse, car ils considèrent que c’est un risque majeur, même si la situation s’est améliorée en Amérique du Sud notamment.

La fièvre aphteuse est donc loin d’être une maladie du passé ?

La fièvre aphteuse n’est vraiment pas une maladie du passé. Il y aura de nombreuses étapes à franchir avant d’envisager son éradication comme cela a été le cas avec la peste bovine, d’autant qu’il existe différents sérotypes.

Cette maladie se diffuse vite et affecte plusieurs espèces animales, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques en matière de ressources pour les populations qui dépendent des productions animales. La perte du statut indemne à l’exportation est aussi une préoccupation économique majeure. Nous restons ainsi particulièrement vigilants et l’ensemble de la profession vétérinaire doit être très attentive à ce risque.

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