Enquête sur les pratiques de tarissement des vaches laitières en Normandie - La Semaine Vétérinaire n° 1719 du 13/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1719 du 13/05/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU 

L’objectif de cette étude était de déterminer quelles sont les stratégies que les éleveurs appliquent au tarissement. Trois niveaux d’enquête ont été utilisés. Le premier consistait en un recueil des pratiques par questionnaire transmis aux adhérents du réseau Littoral Normand, pour lequel 774 élevages ont transmis des résultats exploitables. Des évaluations individuelles ont ensuite été effectuées avec une visite d’élevage (28 enquêtes) et, enfin, au niveau des animaux, l’historique de 139 vaches taries sans antibiotiques a été analysé. Des critères ont été utilisés pour comparer les exploitations entre elles : les concentrations cellulaires annuelles du lait, le pourcentage de guérison (rapport entre le nombre de vaches ayant plus de 300 000 cellules/ml avant le tarissement et moins après et celui des vaches à plus de 300 000 cellules/ml avant), le pourcentage de nouvelles infections (rapport entre le nombre de vaches ayant plus de 300 000 cellules/ml avant le tarissement et davantage après et celui des vaches à moins de 300 000 cellules/ml avant).

Antibiotiques, toujours systématiques pour la plupart des éleveurs

Parmi les éleveurs enquêtés, 51 % utilisent systématiquement un antibiotique et toujours le même, 43 % utilisent systématiquement un antibiotique, mais pas toujours le même. 6 % pratiquent une utilisation sélective des antibiotiques. Les obturateurs sont employés systématiquement par 36 % des répondants, occasionnellement pour un tiers d’entre eux et 31 % n’en utilisent jamais. Aucune différence significative de concentration cellulaire annuelle n’est relevée selon les pratiques, toutefois celle-ci est plus élevée dans les troupeaux où aucun obturateur n’est utilisé (de 297 000 cellules/ml avec administration d’un antibiotique à 385 000 sans), et légèrement plus basse lorsqu’il est utilisé de manière systématique (263 000 cellules/ml avec antibiotique et 220 000 sans). Là non plus, aucune différence significative des taux de guérison au tarissement et des nouvelles infections en fonction des pratiques n’est relevée. La systématisation de l’utilisation d’antibiotiques au tarissement a tendance à augmenter avec le nombre de vaches, et la fréquence de tarissement sélectif avec le niveau de production.

Des pratiques d’hygiène hétérogènes, mais perfectibles

Les enquêtes individuelles menées dans 28 fermes adhérentes ont révélé que 96 % des éleveurs pratiquent un tarissement brutal, groupé dans 46 % des cas, et que 89 % isolent les vaches taries du reste du troupeau. La durée de tarissement est de 8 semaines ou plus dans 54 % des cas, et 6 semaines pour 23 %. 25 % des éleveurs tarissent sans antibiotique les animaux ayant moins de 150 000 cellules/ml.

La technique du tarissement est variable 100 % des éleveurs traient une dernière fois, mais 30 % vident complètement la mamelle, 8 % la nettoient à l’eau froide, 8 % utilisent un produit post-trempage avant d’insérer le tube d’antibiotique. 91 % nettoient la mamelle avec la lingette livrée avec l’applicateur, mais seulement 16 % des éleveurs portent des gants, et 50 % se lavent les mains avant de tarir une vache. 42 % massent la mamelle après application du tube antibiotique. La moitié des éleveurs enquêtés insèrent ensuite un obturateur, mais seulement 8 % désinfectent avec la lingette fournie avec l’obturateur avant son insertion, et 58 % désinfectent ensuite avec un produit post-traite. Le choix des vaches à tarir sans antibiotique se fait en fonction du taux cellulaire dans 100 % des cas, des antécédents de mammites sur la lactation entière pour 90 %, puis de la lignée, voire du climat ou du rang de lactation. Les pratiques sont très hétérogènes et le recours aux antibiotiques est systématique, alors que les mesures d’hygiène et de précaution ne sont pas prises, ou que les recommandations, notamment pour l’utilisation d’obturateurs, ne sont pas suivies, même par les éleveurs qui essaient de se passer d’antibiotiques.

Étienne Doligez Littoral Normand. Article rédigé d’après une présentation faite lors de la 6 e International Mastitis Conference à Nantes (Loire-Atlantique), du 7 au 9 septembre 2016.

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