Biosécurité, tous concernés - La Semaine Vétérinaire n° 1719 du 13/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1719 du 13/05/2017

ÉVOLUTION DES PRATIQUES

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : HÉLÈNE ROSE 

La biosécurité est au cœur de nombreux débats actuels. Ses enjeux dans la profession ont donc fait l’objet d’une séance à l’Académie vétérinaire de France.

La diversité des activités professionnelles des confrères qui sont intervenus lors de la séance académique du 16 mars 2017 a permis une synthèse des pratiques et des voies d’amélioration. La biosécurité au sein des services cliniques des écoles vétérinaires est une nécessité pour y accueillir au mieux les animaux qui leur sont confiés, mais aussi pour recevoir et conserver les accréditations européenne (EAEVE1) et américaine (AVMA2). Gilles Bourdoiseau a présenté les efforts réalisés à VetAgro Sup, détaillés dans un manuel de biosécurité3, qui devrait continuer à s’enrichir.

Du côté des écoles

Certaines mesures semblent évidentes, comme l’hygiène des mains ou celle des tenues hospitalières, mais doivent être pensées à une échelle collective. Pour le service d’autopsie, par exemple, VetAgro Sup a investi dans des lave-linge, pour nettoyer toutes les cottes à 60 °C, et dans des bottes réservées à la salle d’autopsie et mises à la disposition des étudiants. Certains instruments personnels soulèvent des problèmes, comme les thermomètres, les stéthoscopes, et… les téléphones portables, « un outil redoutable car il circule partout », véhiculant ainsi des agents pathogènes. D’autant que les étudiants sont dorénavant incités à utiliser une tablette numérique pour gérer les cas cliniques, pendant leur circulation dans les services. Les procédures d’identification des intervenants, par leurs badges, et des animaux ont également été renforcées. Gilles Bourdoiseau considère ces mesures comme « lourdes à gérer pour l’activité quotidienne, mais nécessaires », et souligne qu’« il faut que les étudiants et les enseignants s’approprient ces notions avant de les transmettre aux propriétaires ».

Dans les structures d’exercice libéral

Les mêmes questions se posent, à une échelle différente, au niveau des structures d’exercice. Nicolas Keck, directeur du laboratoire départemental de l’Hérault, souligne que si les centres de référés sont encore plus exposés que les structures de première ligne, notamment parce qu’ils concentrent des animaux ayant déjà reçu de nombreux traitements antibiotiques, les mesures d’hygiène sont efficaces à tous les niveaux. Après avoir rappelé l’efficacité de la simple hygiène des mains, par friction hydroalcoolique, il a présenté une cartographie des flux et un tableau récapitulatif du niveau de risque en fonction de la destination de chaque salle. Ces éléments et l’ensemble des précautions à prendre (équipement des locaux, désinfection et détartrage de la robinetterie, analyse des points critiques, etc.) ont d’ailleurs fait l’objet d’un travail collectif complet4.

Auprès des éleveurs

Le vétérinaire se doit d’avoir une valeur d’exemple, souligne Jocelyn Marguerie, praticien en filières avicole et cunicole, qui participe aux formations sur la biosécurité devenues obligatoires pour les éleveurs de volailles. Pour leur présenter les bases théoriques des bonnes pratiques, il emploie une image forte : la biosécurité repose « toujours sur deux jambes, qui ne vont jamais l’une sans l’autre : le matériel, et la manière de travailler, de s’organiser ». Les éleveurs déterminent aussi, à partir de photos aériennes ou de plans de leurs exploitations, les niveaux de risque des différentes zones. Ils disposent ainsi de clés pour travailler plus efficacement, et pour mieux échanger lors des contrôles. Didier Guériaux, de la Direction générale de l’alimentation, a souligné le changement que représente cette nouvelle obligation pour les éleveurs, qui va aussi dans le sens de la meilleure traçabilité demandée par les consommateurs. Il insiste sur la prise en compte par le texte de loi de la variabilité des productions, des régions et des conditions entourant l’élevage, et sur le fait que « les contraintes ne doivent pas être insurmontables, sinon personne ne les appliquera ». D’autant que cette obligation de formation à la biosécurité pourrait être étendue à d’autres filières de production.

1 European Association of Establishments for Veterinary Education.

2 American Veterinary Medical Association.

3 Téléchargeable uniquement sur le site intranet de l’école.

4 Keck N. et coll. Infections nosocomiales dans les structures vétérinaires. Le Point Vétérinaire. 2017;372:23-42.

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