Faut-il encore craindre le virus de Schmallenberg ? - La Semaine Vétérinaire n° 1718 du 06/05/2017
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UNE RÉSURGENCE EST PROBABLE

Depuis son apparition en 2011 avec les premiers cas en Allemagne et aux Pays-Bas, le virus a bien circulé en Europe. Fin avril 2013, il avait été signalé dans la plupart des États membres de l’Union européenne et sa présence confirmée dans plus de 8 000 exploitations. Au nord et à l’est de l’Europe, les zones touchées ont continué de s’étendre. En France, la surveillance a démontré que ce virus a diffusé sur la quasi-totalité du territoire. Les possibilités de prévention et de lutte sont restées inexistantes en 2012 (absence de vaccin, inefficacité des mesures de protection contre les vecteurs, absence de mesure réglementaire de restriction des mouvements d’animaux). Par la suite, trois vaccins ont été commercialisés, mais ont été très peu utilisés. À partir de 2014-2015, l’incidence clinique a considérablement diminué. Le virus a continué à circuler à bas bruit en Europe. Il est fort probable qu’une résurgence à large échelle du virus soit observée en Europe lorsqu’une population d’animaux immunologiquement naïfs atteindra un seuil critique et que les conditions seront favorables au développement des vecteurs. Cette dynamique est observée avec le virus Akabane, qui émerge (en Australie, par exemple), se répand dans les populations indemnes, disparaît puis ré-émerge, quelques années plus tard.

CIRCULATION PLUS INTENSE DU VIRUS DEPUIS L’AUTOMNE

Mise en place par la plateforme ESA1, la surveillance nationale s’appuie sur un réseau régional de vétérinaires sentinelles. Loin de recenser l’ensemble des cas, elle permet d’en mesurer une forte augmentation. C’est le cas pour la saison 2016-2017, car depuis septembre 2016, 25 foyers ont été enregistrés sur le territoire national contre 13 pour l’ensemble de la saison 2015-2016. Ces foyers concernent surtout des élevages ovins. Parallèlement, des remontées plus ou moins spontanées permettent d’apporter des informations complémentaires. Dans les Pays de la Loire, cela concerne une dizaine d’élevages, dont huit troupeaux ovins. Mais il est évident que le nombre de cas a été bien plus important. Les éleveurs ne se signalent pas spontanément ; c’est souvent à l’occasion d’une discussion plus générale que l’éleveur évoque les cas qu’il a pu observer chez lui. On observe en fait une sorte de résignation ou d’omerta face à cette maladie, même si la clinique est parfois importante en raison des mises bas groupées. Depuis le début de l’année, il semblerait que des cas en élevages bovins apparaissent, ce qui est cohérent avec la période de sensibilité au virus des femelles gestantes plus tardive, et à la durée de gestation plus longue en bovin qu’en ovin.


1 Épidémiosurveillance en santé animale.

DES INCONNUS POUR LA FAUNE SAUVAGE

L’infection de la faune sauvage par le virus de Schmallenberg (SBV) n’est plus à démontrer. À ce jour, en effet, une vingtaine de publications concernant l’affection de cervidés et de bovidés sauvages en liberté ont été recensées dans la quasi-totalité des pays européens. Dans le cadre de ma thèse1, j’ai étudié la prévalence du SBV chez les bovidés de parcs zoologiques français dans deux contextes épidémiologiques différents. Les résultats, en accord avec d’autres études récentes, ont souligné leur susceptibilité, avec des taux de séroconversion pouvant être très élevés. Cependant, jusqu’à maintenant, aucune association entre l’infection par le virus et l’observation d’avortements ou de malformations congénitales chez la faune sauvage n’a pu être réalisée. L’émergence récente de la maladie, l’impact modéré chez les ruminants domestiques, le manque de recul concernant les périodes de susceptibilité maximale de chaque espèce ainsi que la persistance des anticorps supérieure à deux ans ne nous permettent pas de tirer des conclusions définitives quant à la virulence de cet agent pathogène chez les ruminants sauvages, ou quant à leur rôle de réservoir du SBV.


1 « Étude de la prévalence du virus de Schmallenberg chez les bovidés de parcs zoologiques dans deux contextes épidémiologiques différents », ENVT 2016.
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