Les plateformes de simulation médicales se développent - La Semaine Vétérinaire n° 1717 du 29/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1717 du 29/04/2017

VIE DES ÉCOLES

ACTU

Auteur(s) : ANNE GOGNY 3 ET HENRY CHÂTEAU 4

L’enseignement complémentaire sur mannequins et modèles inertes, mis en place dans les écoles vétérinaires de Nantes et de Maisons-Alfort, permet de combler certaines lacunes des méthodes d’enseignement conventionnel. Le nombre d’animaux vivants nécessaires à l’apprentissage s’en trouve réduit, et les étudiants s’avèrent plus assurés dans leur pratique clinique.

Guidée par des considérations d’ordre pédagogique, éthique et économique et s’inspirant des pratiques recommandées dans les facultés de médecine, l’utilisation de techniques de simulation pour apprendre des gestes techniques se développe dans de nombreuses écoles et universités vétérinaires de standard européen. En France, deux écoles se sont dotées de plateformes de simulation médicale : Oniris avec Virtual Vet1 et l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) avec VetSims2.

Un libre accès pour les étudiants,

avec encadrement

Le principe de l’enseignement prodigué dans les salles de simulation repose sur le découpage de gestes complexes en séquences d’apprentissage simples, que l’étudiant est invité à réaliser sur des modèles inertes ou des mannequins qui miment des situations réelles ou reproduisent des pièces anatomiques. Ce séquençage permet à l’étudiant de s’exercer jusqu’à acquérir les automatismes indispensables et, une fois en situation réelle, d’enchaîner les étapes de façon fluide. À Virtual Vet comme à VetSims, le choix a été fait de placer les étudiants en situation d’autoapprentissage encadré. Les salles sont ouvertes en libre accès en dehors des heures de cours, et les étudiants ont la possibilité de venir s’exercer dès la première année. Les exercices sont conçus de façon à pouvoir être abordés en autonomie. Chaque étudiant peut leur consacrer le temps dont il a besoin et y revenir aussi souvent que nécessaire. Sous la responsabilité de cliniciens (Pierre Moissonnier à Maisons-Alfort et Anne Gogny à Nantes), le fonctionnement des deux plateformes fait appel à des encadrants de niveau assistant vétérinaire spécialisé (Marine Vermot des Roches à Maisons-Alfort et Clémence Guillemin à Nantes), présents de façon permanente pour guider les étudiants dans leur apprentissage. Ce mode de supervision offre une liberté propice à l’autoresponsabilisation, et s’avère remporter l’adhésion des étudiants puisque, à VetSims comme à Virtual Vet, la fréquentation des plateformes n’a cessé de croître depuis leur ouverture l’an dernier.

Un intérêt pédagogique avéré

L’apprentissage par la clinique, au plus proche de la réalité du praticien, est indispensable à la formation du vétérinaire. Les écoles vétérinaires françaises se placent parmi les établissements qui y confrontent le plus leurs étudiants : il représente respectivement 210 et 290 consultations animaux de compagnie par étudiant et par an à Oniris et à l’ENVA en 2015-2016, alors que la médiane est de l’ordre de 70 consultations dans les écoles approuvées par l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV). La formation sur mannequins et modèles inertes intervient donc en complément. Elle permet à l’étudiant de se familiariser en amont avec les gestes mis en œuvre en routine dans la pratique clinique, de façon à tirer ensuite le meilleur parti du face-à-face avec l’animal. Une fois placé en environnement hospitalier, l’élève peut focaliser son apprentissage sur les pans de la formation qui ne sont accessibles qu’au contact de l’animal vivant : démarche médicale, variations biologiques individuelles, cas cliniques complexes ou multidisciplinaires, aléas imputables au comportement des animaux, etc.

Jamais la première fois sur animal vivant

L’apprentissage dans les salles de simulation présente un intérêt considérable sur le plan éthique, à une époque où le bien-être animal est devenu un véritable enjeu sociétal. Ainsi, maîtriser les techniques de suture sur peau artificielle avant d’aborder l’activité chirurgicale sur animal vivant permet à l’étudiant de réaliser une reconstruction cutanée de meilleure qualité, ce qui contribue à limiter la douleur aiguë ou chronique engendrée par l’inexpérience dans la pratique du geste. C’est aussi le cas pour la pose de cathéter veineux ou pour la réalisation d’une cystocentèse échoguidée : s’être entraîné sur un mannequin permet d’éviter les erreurs classiques du débutant, dont certaines peuvent avoir des conséquences graves ou douloureuses pour l’animal.

Un intérêt économique indirect

L’approche par simulation présente un intérêt économique pour l’établissement de formation. Le matériel et les consommables utilisés étant majoritairement issus du recyclage (fils de suture périmés, par exemple), les premières phases de l’apprentissage sont réalisées à moindre coût. Mais cette approche sert aussi à limiter le coût pédagogique de la formation clinique : plus efficaces dans leurs gestes, les étudiants utilisent moins de consommables coûteux lorsqu’ils sont confrontés à l’animal.

Convaincues des perspectives et du bénéfice à en attendre, certaines sociétés commerciales se sont portées volontaires pour soutenir ces projets. C’est le cas de la centrale d’achat Coveto, qui vient de signer des conventions de partenariat avec les plateformes Virtual Vet et VetSims.

1 facebook.com/VirtualVetOniris.

2 facebook.com/groups/1622077511422771/?fref=nf

(groupe fermé).

3 Praticienne hospitalière, responsable de la plateforme de simulation médicale Virtual Vet, Oniris.

4 Professeur d’anatomie, plateforme de simulation médicale VetSims, ENVA.

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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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