Boehringer Ingelheim annonce de grands projets pour la santé animale - La Semaine Vétérinaire n° 1716 du 22/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1716 du 22/04/2017

LABORATOIRES

ACTU

Auteur(s) : MICHAELLA IGOHO-MORADEL 

En janvier dernier, Boehringer Ingelheim finalisait le rachat du géant français Merial, branche santé animale de Sanofi. Trois mois après cette opération d’envergure, l’entreprise allemande annonce faire de ce segment une priorité dans sa stratégie de développement sur le long terme.

Pour la première fois, lors de son dernier congrès annuel, qui s’est tenu le 5 avril, l’entreprise allemande Boehringer Ingelheim (BI) a consacré une session dédiée à la santé animale, l’occasion de revenir sur l’intégration de Merial. « Celle-ci se fera en douceur, sans qu’elle ne soit remarquée par les vétérinaires », explique BI. Sur le marché français, les marques des produits achetés à Merial seront maintenues et commercialisées par BI. Par ailleurs, la prévention reste le maître mot dans la stratégie de développement de l’entreprise. Quant à son positionnement à l’international, le nouveau géant BI Santé animale (BI + Merial) veut rebattre les cartes du marché mondial et ravir à Zoetis la place de numéro un.

Une ambition sur le long terme

Les dirigeants de BI rappellent que, d’ici 2030, le marché de la santé animale doublera, pour atteindre 53 milliards d’euros. Cette forte progression s’explique notamment par la demande croissante de protéines animales, la diversification du marché des animaux de compagnie et la propagation accrue des infections animales (fièvre catarrhale ovine, grippe aviaire, etc.). Pour relever ces défis, l’entreprise annonce que son activité de santé animale représentera, à l’avenir, plus de 25 % de ses ventes totales. À court terme, elle prévoit de doubler, dès 2017, ses ventes nettes sur son segment santé animale, à la suite de l’intégration de Merial. L’entreprise compte directement investir 8 à 10 % de son chiffre d’affaires dans la recherche et le développement en santé animale, afin de mettre au point des technologies permettant de surveiller l’évolution des maladies en temps réel et de développer des thérapies plus ciblées pour les animaux de compagnie et d’élevage.

Le booster Merial

Avec l’acquisition de Merial, l’entreprise familiale allemande fait un bond de la 6e à la 2e place dans le classement mondial des laboratoires pharmaceutiques vétérinaires, derrière Zoetis. « L’acquisition de Merial nous rend immédiatement plus compétitifs dans un secteur à forte croissance qui se trouve dans une phase de consolidation. En combinant deux entreprises dynamiques qui partagent la même vision stratégique à long terme, nous offrons un portefeuille de produits et de services plus vaste et plus innovant pour prévenir les maladies et améliorer la santé et la productivité des animaux à travers le monde », indique Joachim Hasenmaier, chef de l’unité santé animale de BI et membre de son conseil d’administration. Rien qu’en 2016, son chiffre d’affaires a augmenté de 8,5 %, pour s’élever à près de 1,5 milliard d’euros. Ce montant atteint 4,1 milliards d’euros en combinant les chiffres d’affaires des deux entreprises (BI + Merial). La nouvelle entité BI Santé animale devient ainsi le leader sur le marché des antiparasitaires et des vaccins pour les animaux de compagnie et d’élevage. De même, l’entreprise est à la tête des secteurs stratégiques des animaux de compagnie, des porcs, des chevaux et de la santé publique vétérinaire. Elle n’a pas annoncé le rachat d’autres laboratoires présents sur le marché, mais confirme que la prévention reste au cœur de sa stratégie de développement.

Le maître mot : la prévention

À l’avenir, les efforts de BI Santé animale se porteront surtout sur la prévention, comme le confirme Joachim Hasenmaier, qui rappelle que l’objectif de la société familiale est de développer des alternatives efficaces aux antibiotiques représentant actuellement 35 % du marché de la santé animale. En plus des vaccins et des antiparasitaires, les dirigeants explorent également le domaine des probiotiques. Une collaboration1 avec Novozymes, une société danoise spécialisée en biotechnologie, a été lancée pour le développement, la production, le marketing et la vente d’un portefeuille de probiotiques, pour l’instant destinés aux couvoirs de l’industrie américaine de la volaille. Dans les années à venir, il est possible que ce partenariat soit étendu à d’autres pays.

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