Sécurité de la clinique : un ensemble de règles à mettre en place - La Semaine Vétérinaire n° 1714 du 06/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1714 du 06/04/2017

ÉQUIPEMENT

ÉCO GESTION

Auteur(s) : FRANÇOISE SIGOT 

Alarmes, vidéosurveillance, vigiles… Face aux vols et aux agressions, les vétérinaires cherchent la parade. Des solutions de protection existent, des règles de bon sens également, afin de minimiser les risques et de contrôler son stress.

Rares sont les semaines qui s’écoulent sans qu’une clinique vétérinaire soit la cible d’agresseurs. Fin décembre dernier, deux individus pénétraient par effraction dans une clinique de Saint-Aquilin-de-Pacy, dans l’Eure, afin de mettre la main sur de la kétamine, détournée notamment par les toxicomanes pour ses propriétés stupéfiantes. Au même moment, un vétérinaire de Monceau-les-Mines, en Saône-et-Loire, était victime d’un braquage dont le préjudice s’élève à plusieurs centaines d’euros. Les exemples pourraient être multipliés. Alors, comment mieux sécuriser une clinique et, au-delà, que faire en cas d’agression ? Des solutions existent pour renforcer la sécurité des biens et des personnes, mais elles n’effaceront pas le traumatisme dû à un braquage ou à un vol armé.

Quelques parades efficaces face au vol

Le premier levier d’action doit concerner l’argent, cible majeure des braqueurs, même si, dans les structures vétérinaires, s’y ajoutent les produits d’alimentation et les médicaments. Le principal conseil est de conserver le moins possible d’argent liquide en caisse, car une mauvaise “recette” dissuade toujours les voleurs de reprendre la même cible. « Verrouillez votre tiroir-caisse et gardez la clé sur vous, n’effectuez jamais vos comptes de caisse durant les heures d’ouverture, même si vous pensez être à l’abri des regards indiscrets. Si vous disposez d’un coffre, entreposez-le et fixez-le dans les règles de l’art, dans une pièce non visible du public et placée sous alarme », conseillent la police et la gendarmerie nationale, qui éditent des guides pour équiper son commerce en optimisant les aménagements anti-effraction et qui peuvent être sollicités pour des conseils. Les forces de l’ordre estiment aussi que ne pas avoir de routine pour les dépôts à la banque et porter la recette le plus près possible du corps (poche intérieure ou sac banane, par exemple), tout en tenant un leurre à la main comme une sacoche, une enveloppe ou une mallette constituent des parades efficaces. Enfin, mieux vaut marcher sur le trottoir du côté du stationnement des voitures ou le long du mur pour prévenir les vols à l’arraché.

Un aménagement de la clinique adéquat

Pour mettre les agresseurs en échec, l’aménagement intérieur et extérieur de la structure vétérinaire doit être particulièrement soigné. En premier lieu, les issues non indispensables à l’exercice de l’activité (réserve, sortie secondaire, livraison) doivent être tenues fermées, sauf bien évidemment l’issue de secours qu’il convient d’équiper d’un signal sonore qui préviendra de toute ouverture intempestive. « Aménagez votre surface d’accueil de la clientèle de façon à ne pas masquer la visibilité depuis la rue, y compris la nuit, en utilisant de préférence un rideau métallique à lames perforées. Ainsi, les policiers sont à même de repérer tout événement anormal à l’intérieur », expliquent les forces de l’ordre. De même, pour la nuit ou pour les urgences, une sorte de sas peut être aménagé afin de recevoir d’abord les clients dans cet espace avant de les faire pénétrer dans la clinique. « Pensez à installer des devantures, des vitrines et des portes en matériaux retardateurs d’effraction, dotées de serrures de haute sûreté et, si possible, une vidéosurveillance et/ou un système d’alarme agréé avec, le cas échéant, une télésurveillance », ajoutent-ils. En matière d’alarme, les déclencheurs sonores sont à éviter.« On peut installer une alarme, mais elle doit être silencieuse et reliée aux forces de l’ordre ou à une société spécialisée pouvant intervenir rapidement », note Sandrine Guyot, experte en assistance conseil sur les risques psychosociaux au sein de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Les obligations liées à la vidéosurveillance

Aujourd’hui, beaucoup de cliniques choisissent d’installer des caméras et/ou des alarmes. Ces dernières peuvent être un système relativement sûr, mais l’installation et l’utilisation sont encadrées par la loi. « Toute installation d’un système de vidéosurveillance doit à tout le moins être préalablement déclarée auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) via, en principe et sauf dispositif biométrique, un formulaire dit de déclaration normale. Cette déclaration préalable est un acte d’information de la Cnil et non une demande d’autorisation. Toutefois, la Cnil peut contrôler sur place que cette installation est bien conforme à celle qui a été déclarée et à la loi. Si ce n’est pas le cas, elle peut la faire interdire et prononcer une sanction pécuniaire. Il peut également être obligatoire de demander l’autorisation du préfet du département si le système de vidéosurveillance filme les lieux ouverts au public, comme les espaces d’entrée et de sortie, par exemple », prévient Me Christiane Féral-Schuhl, avocate spécialisée en droit de l’information et des technologies. En interne aussi, des obligations du chef d’entreprise sont liées à la vidéosurveillance. « Une information délivrée aux salariés, notamment un panneau affiché de façon visible qui doit comporter certaines mentions obligatoires telles que les modalités concrètes du droit d’accès aux images pour les personnes filmées ou le nom du responsable, est impérative », souligne l’avocate. Les clients doivent aussi être prévenus de la présence de caméras. Un panneau avec la mention “établissement sous vidéosurveillance” est indispensable et doit être visible. Enfin, l’utilisation d’images est également encadrée. « La Cnil estime que les données ne doivent pas être conservées plus de quelques jours et, en toute hypothèse, la conservation ne peut excéder un mois. Elle précise que la durée maximale de conservation doit être paramétrée lorsque cela est techniquement possible, mais ce n’est pas la capacité de stockage du matériel qui doit seule fixer la durée de conservation », ajoute Me Christiane Féral-Schuhl.

Le bon comportement à adopter en cas d’agression

En dépit de toutes ces parades, les braquages sont une éventualité qu’il convient d’anticiper et à laquelle il importe de préparer ses équipes, afin de minimiser les risques. Des formations existent pour apprendre à gérer le mieux possible son stress en cas d’agression et à adopter les bons gestes et les bonnes paroles. La pratique est souvent délicate, mais cinq conseils sont, dans la mesure du possible, à garder à l’esprit. D’abord, ne pas résister, rester calme et ne pas faire de mouvement brusque, ensuite ne pas activer le système d’alarme pendant le vol, sauf s’il est inaudible et invisible (à cet effet, de nombreux fournisseurs de système d’alarme ont aujourd’hui des astuces efficaces pour dissimuler le bouton déclencheur dans des objets tels que stylo ou montre. Encore faut-il penser à bien avoir cet objet sur soi). Il est également important de reformuler ce que demande l’agresseur, d’expliquer les gestes que l’on fait et de lui remettre l’argent sans discuter. Autre conseil en cas d’agression : mieux vaut ne pas poursuivre le voleur, mais bien l’observer en tentant de repérer des détails physiques, pour être par la suite en mesure de fournir le plus possible de renseignements aux enquêteurs. La plupart des agresseurs ont leurs habitudes. En général, une agression est précédée d’un repérage. L’ouverture et la fermeture sont les plages horaires durant lesquelles ont lieu la plupart des attaques. Varier les jours, les heures et les itinéraires de dépôt à la banque, voire les personnes auxquelles cette tâche est assignée, relève ainsi du bon sens.

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