Promouvoir et faire connaître la réglementation relative à l’animal - La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017

ENTRETIEN AVEC ANNE-CLAIRE LOMELLINI-DERECLENNE

Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR HÉLÈNE ROSE 

Notre consœur Anne-Claire Lomellini-Dereclenne (L 03), ISPV, participe activement à l’organisation du nouveau diplôme d’établissement de VetAgro Sup, “Protection animale : de la science au droit” 1. Elle vient également de publier l’ouvrage Le Droit de l’anima l 2, sorti en février, cosigné par la juriste Katherine Mercier. Elle nous explique son parcours et sa démarche.

Quel est le lien entre la sortie de votre livre et la formation à venir à VetAgro Sup ?

Les deux participent à un objectif commun, ils ont été construits dans un souci de cohérence : promouvoir et faire connaître la réglementation relative à l’animal. Le diplôme va mettre en pratique les informations présentées dans le livre, en favorisant des rencontres entre des gens d’univers différents. Sa particularité, par rapport au diplôme universitaire dispensé à Limoges, par exemple, est d’inclure des visites de terrain. Ainsi, des personnes qui mettent en œuvre au quotidien les réglementations relatives à l’animal – notamment des éleveurs ou des personnels d’abattoirs – auront l’occasion de témoigner de ce que cela représente.

En tant qu’organisatrice, qu’attendez-vous de cette formation ?

Nous voulons constituer un groupe à taille humaine, avec des profils différents, pour qu’un dialogue constructif puisse émerger. Pour le moment, nous avons principalement touché la sphère vétérinaire, mais le diplôme est construit en collaboration avec des juristes, dont Katherine Mercier, chargée d’enseignement en droit de l’animal à l’École nationale des services vétérinaires (ENSV), et Murielle Falaise, maître de conférences en droit privé à l’université de Lyon 3. Les étudiants en droit sont en effet de plus en plus demandeurs de formations concernant le droit de l’animal. Éric Baratay, professeur d’histoire à l’université de Lyon 3 et spécialiste de la relation homme-animal3, nous fera aussi l’honneur de participer au module introductif.

Comme le diplôme est assuré au sein de l’ENSV, qui est en relation étroite avec la Direction générale de l’alimentation (DGAL) notamment, nous espérons que certaines idées qui émergeront des échanges et des travaux des participants pourront relayer certains dysfonctionnements. Cette formation est aussi un laboratoire pour nous.

D’où vient votre motivation ?

Lorsque j’ai proposé mon sujet de thèse vétérinaire en 2003, pendant ma formation d’inspecteur de la santé publique vétérinaire (ISPV), je souhaitais explorer les contradictions entre l’image sociale du vétérinaire, ami des animaux, et les justifications de la consommation de viande4. La question était relativement marginale à l’époque, mais, en 14 ans, elle a pris plus de place dans la société. Actuellement, je termine une thèse de 3e cycle qui aborde les aspects sociologiques du bien-être animal : je m’intéresse notamment aux moyens de convaincre les éleveurs de mettre en place des changements en faveur du bien-être animal. Cela m’a permis de rencontrer différents types d’éleveurs, dans un contexte différent de celui du soin ou de l’inspection que je connaissais déjà. Par ailleurs, les formations de terrain, réalisées avec l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA), au sein d’entreprises, m’ont démontré que lorsque l’on valorise les personnes chargées d’étourdir ou d’abattre les animaux, qui sont souvent très mal considérées, celles-ci sont plus enclines à respecter l’animal. Cela renforce ma conviction que pour avancer sur la question du bien-être animal, il faut construire ensemble, pour trouver des solutions communes.

Quelle place peut prendre la profession ?

La profession est en train de prendre la mesure des enjeux autour du bien-être animal, comme en témoigne le récent colloque organisé par l’Ordre sur ce sujet5. Cela me semble une très bonne chose, car le vétérinaire est un intervenant clé auprès de l’animal, notamment pour reconnaître les premiers signes de souffrance et participer à la prévention. C’est une opportunité de partager nos valeurs avec tous les professionnels au contact de l’animal.

1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1703 du 20/1/2017, page 15.

2 Mercier K., Lomellini-Dereclenne A.-C. Le Droit de l’animal. Collection “Systèmes”, LGDJ. 204 pages, 26 €.

3 Baratay E. Biographies animales. Seuil. 304 pages, 22 €.

4 Lomellini A.-C. « La justification du “crime alimentaire” ou les raisons de consommer de la chair animale ». Thèse de médecine vétérinaire, VetAgro Sup. 2003.

5 « Vétérinaire, professionnel garant du bien-être animal », le 24 novembre 2016.

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