Diagnostiquer et contrôler la PIF en élevage - La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1713 du 01/04/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : BARBARA BERNARD 

La péritonite infectieuse féline (PIF) a toujours été l’un des principaux challenges en médecine féline. Elle est la maladie que les éleveurs redoutent, et la contrôler est un véritable défi, car on peut améliorer la situation, mais cela reste rarement définitif. Et même si elle n’est pas commune (moins de 1 % de la population générale), la prévalence peut augmenter sensiblement dans les foyers possédant plusieurs chats (plus de 10 %). De plus, les études sérologiques montrent que près de la moitié de la population féline générale a déjà été infectée par le coronavirus félin (FCoV), alors que dans les populations denses, comme les élevages, plus de 90 % des individus ont des anticorps. Néanmoins, seule une minorité d’individus développent une PIF, l’infection au coronavirus restant bien plus commune que la maladie elle-même.

Facteurs favorisants

Les facteurs de risque sont désormais bien connus : le nombre de chats, leur âge, le stress, l’état général, les facteurs génétiques influencent l’apparition de la maladie, ainsi que l’immunité contre le coronavirus. Néanmoins, il reste quelques incertitudes. Deux théories s’affrontent concernant le virus. La théorie de la mutation virale interne explique que la mutation serait la clef de la pathogénicité. Les cas de PIF seraient alors liés à une mutation de novo de la forme entérique du virus (FECV), ce qui autorise l’infection par les macrophages et les monocytes. Le virus peut alors s’échapper de l’intestin et se disséminer dans tout le corps. Néanmoins, cette mutation n’a pas été retrouvée dans tous les cas de PIF. Une autre théorie a donc été élaborée, qui estime que la forme entérique du coronavirus (FECV) et sa forme à PIF (FIPV) circuleraient de façon séparée.

Diagnostic

Le diagnostic représente souvent un défi, particulièrement important dans les élevages félins, car il a des conséquences sur les mesures de contrôle. Jusqu’à récemment, il était admis que pour confirmer le diagnostic, il fallait un examen des tissus, soit post-mortem, soit ante-mortem par biopsie des tissus (ce qui est parfois difficile sur les chats très malades). Aujourd’hui, la mise en évidence de coronavirus dans les lésions (notamment immunofluorescence) est en vogue. La sérologie peut également apporter des indications : un titre élevé augmente la suspicion de PIF, mais un titre bas ou inexistant n’élimine pas la possibilité de la maladie. Une approche moléculaire peut aussi aider : la polymerase chain reaction (PCR) peut parfois permettre d’identifier le virus dans le sang, selon l’hypothèse que le virus s’est alors échappé de l’intestin et disséminé. Mais des niveaux bas de virus peuvent être détectés chez les chats infectés par la forme entérique, et les niveaux d’ARN viral peuvent au contraire être indétectables, même chez des malades confirmés.

Le diagnostic ante-mortem est donc un puzzle, composé des signes cliniques et des indications données par les différents tests.

Prévention

Plusieurs stratégies ont été suggérées pour contrôler l’apparition de la maladie :

- établir une colonie exempte de coronavirus : si le groupe est isolé de toute infection à coronavirus, aucun des chats ne pourra développer une PIF. Cette stratégie demeure néanmoins difficile à mettre en œuvre et est très coûteuse ;

- sevrer précocement : la mère étant probablement la source la plus commune d’infection pour les chatons, la séparation précoce pourrait être intéressante, à condition que l’isolement soit strict et qu’une contamination croisée soit évitée. Cette stratégie reste, elle aussi, difficile à mettre en place ;

- réduire les facteurs de risque : ce qui reste le plus simple à mettre en œuvre pour les éleveurs. Cela signifie limiter le nombre d’individus, isoler les chats, minimiser le stress, maintenir des individus en bonne santé ainsi qu’une bonne hygiène et sélectionner (en retirant de la reproduction les individus ou les lignées produisant des cas de PIF).

Tim Gruffydd-Jones Spécialiste en médecine féline (Bristol, Grande-Bretagne). Article rédigé d’après une présentation faite lors d’un symposium international organisé par Merial à Paris, en juin 2016.

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