Coryza infectieux : étude de la virulence du sérovar C-1 d’ Avibacterium paragallinarum - La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1712 du 25/03/2017

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PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : KARIM ADJOU 

Des scientifiques mexicains et américains viennent d’isoler et d’identifier un sérovar très virulent d’Avibacterium paragallinarum, agent étiologique du coryza infectieux aviaire. Il existe neuf sérovars de cette bactérie et le C-1 a émergé dans des poussées de coryza infectieux chez les poules pondeuses des Amériques, tous les isolats ayant été obtenus à partir de volailles infectées vaccinées contre le coryza.

Dans ce travail1, les résultats cliniques et histopathologiques d’infections expérimentales chez des poulets inoculés par A. paragallinarum (sérovar C-1) ont été étudiés. La souche de référence séropositive japonaise, H-18, et un isolat mexicain, ESV-135, ont été inclus dans l’étude.

Des hémorragies des voies respiratoires supérieures

Aucune différence de signes cliniques ni de morbidité n’a été observée entre ces deux souches : elles ont toutes les deux provoqué des lésions microscopiques d’inflammation lymphoplasmocytaire dans la muqueuse de la cavité nasale, du sinus infraorbitaire et de la trachée. Des lésions graves, semblables, ont été constatées chez les oiseaux inoculés avec la souche H-18 ou l’isolat ESV-135. Les lésions étaient présentes 48 heures après inoculation et ont persisté jusqu’au dixième jour. Des hémorragies légères à sévères ont été observées dans la lumière, les muqueuses et la lamina propria de la cavité nasale et du sinus infraorbitaire de la plupart des poulets inoculés, que ce soit avec H-18 ou ESV-135. Des hémorragies dans les voies respiratoires supérieures de poulets expérimentalement infectés par A. paragallinarum sont rapportées ici pour la première fois. Les résultats ont confirmé la virulence élevée de la souche de référence H-18, telle que rapportée précédemment, et ont montré que l’isolat mexicain était aussi virulent que celle-ci. Les auteurs concluent que la virulence des isolats d’A. paragallinarumpeut jouer un rôle primordial pour expliquer l’apparition en Amérique des épizooties de coryza infectieux sévères observées dans les élevages avicoles, qu’ils soient vaccinés ou non contre cette maladie.

1 Trujillo-Ruíz H. H., Shivaprasad H. L., Morales-Erasto V. et coll. Virulence of serovar C-1 strains of Avibacterium paragallinarum. Avian Dis. 2016;60(4):837-840.

CORYZA INFECTIEUX

Le coryza infectieux est caractérisé par un jetage nasal, des éternuements et un œdème de la face, sous les yeux. Il ne touche que les poulets, et existe partout où sont installés des élevages de poulets. Les oiseaux malades chroniques ou les porteurs asymptomatiques sont le réservoir de l’infection. Bien que les poulets de tout âge soient sensibles, la prédisposition augmente avec l’âge. L’incubation dure de 1 à 3 jours et les signes cliniques habituellement 2 à 3 semaines, voire plus longtemps en présence d’autres affections comme les mycoplasmoses. Des rapports récents décrivent une maladie similaire chez des cailles et des faisans.
Dans les pays développés (Australie, États-Unis), le coryza infectieux survient essentiellement chez les poulettes et les pondeuses, et seulement occasionnellement chez les poulets. Dans les systèmes organisés, les effets de la maladie se traduisent surtout par une baisse de la production des œufs (10 à 40 %). Les conséquences sont plus importantes dans les exploitations où se croisent des animaux d’âges différents. Le coryza infectieux constitue un enjeu plus élevé dans les pays en développement, où il apparaît souvent chez de très jeunes poussins (3 semaines d’âge). Il y est fréquemment associé à des taux de mortalité significatifs, probablement en raison d’une biosécurité insuffisante, d’un environnement médiocre et du stress occasionné par d’autres affections.
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