Un nouvel élan… Vraiment ?

Bruxelles veut rendre le marché européen des services plus dynamique et plus compétitif. Bref, lui donner un nouvel élan, alors que la croissance de l’Union européenne peine à redémarrer. Mais comment faire et à quel prix ? Eh bien, pas de problème, c’est simple !… avec le potentiel de croissance de ces professions libérales réglementées qui serait sous-exploité, selon la Commission européenne, et la valeur ajoutée de leurs services qui pourrait encore évoluer. Il ne faudrait peut-être pas se leurrer. L’institution européenne vise ici les réglementations en vigueur dans les États membres, et notamment les activités professionnelles réservées et la protection des titres. Bref, les monopoles. Venant en ce début d’année de proposer quatre nouvelles mesures relatives aux directives “services” et “qualifications”, la Commission en demande, tout compte fait, une meilleure application. D’un État membre à l’autre, différentes règles existent pour autoriser l’accès à une profession libérale ou à un exercice au sein de l’Union. Les qualifications professionnelles requises garantissent une qualité de service aux consommateurs de ces prestations. Oui, mais l’exécutif européen avait demandé aux États membres d’évaluer, ces dernières années, les éventuels freins à la libre circulation des services. Toucher aux activités réservées impacterait le niveau des prestations, estiment certains experts. D’autres prédisent la fin des professions réglementées libérales à l’avenir, si l’on se met à les détricoter en activités non réservées… Est-ce alors l’entrée de l’ultralibéralisme en Europe ? ●

Lire pages 42 à 47 de ce numéro.