La stase du jabot et le prolapsus du cloaque chez la poule - La Semaine Vétérinaire n° 1711 du 18/03/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1711 du 18/03/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : CLAIRE CHÉRY  

Avec la diarrhée, la stase du jabot et le prolapsus cloacal font partie des dominantes pathologiques digestives chez la poule de compagnie, un animal qu'il n'est plus rare de rencontrer dans les cliniques vétérinaires.

Stase du jabot

La stase du jabot concerne souvent les animaux adultes et se rencontre plus souvent en période de mue, période critique en hiver ou au printemps pour les oiseaux. Elle se présente comme un gonflement à la base du cou, pouvant être associé à un abattement. Ses origines sont nombreuses. La stase est avant tout la conséquence d’une déshydratation par la diminution de la motilité digestive. La deuxième cause est une obstruction par corps étranger (foin, herbe, grit en excès, etc.). Une cause infectieuse ne peut pas être écartée, une origine alimentaire (hypovitaminose A) non plus. Enfin, une insuffisance rénale, entraînant une déshydratation, peut en être responsable. Les examens complémentaires permettent de connaître précisément l’origine de la stase et de choisir au mieux le traitement. La radiographie permet d’apprécier la présence ou non d’un corps étranger. Un iléus généralisé est parfois observé et permet de mesurer l’ampleur de la déshydratation. Cette dernière peut aussi être évaluée par le biais d’une prise de sang. En effet, le pli de peau chez la poule n’est pas forcément révélateur (peau élastique). La prise de sang s’effectue à la veine métatarsienne médiane, assez visible. Deux paramètres sont dosés : l’urée et l’acide urique. La première est le reflet de l’état d’hydratation (norme : inférieure à 0,2 mg/l). L’acide urique est le paramètre de la fonction rénale (norme : entre 20 et 80 mg/l, cristallisation au-delà de 100 à 150 mg/l).

Traitement

Le traitement médical consiste avant tout en une réhydratation. Le volume à administrer varie entre 60 et 120 ml par jour, de préférence avec du Ringer lactate et par voie intraveineuse (le cathéter étant posé plus aisément à la veine ulnaire, sous sédation ou non). Un traitement antibiotique est mis en place avec du métronidazole à 20 mg/kg deux fois par jour ou avec l’association amoxicilline-acide clavulanique à 125 mg/kg deux fois par jour. Un antiémétique tel que le métoclopramide à 1 mg/kg est administré par voie injectable. La prise alimentaire n’est pas conseillée lors de stase. L’utilisation d’anti-douleur n’est pas systématique. Le butorphanol (2 mg/kg) peut être utilisé (injections à répéter toutes les 2 heures). Le tramadol possède une cinétique plus lente, il est utilisé à la posologie de 5 mg/kg toutes les 8 à 12 heures. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le méloxicam sont fortement déconseillés lors de stase. Si aucune amélioration n’est constatée après 24 à 48 heures d’hospitalisation, une chirurgie est décidée. Son but est de retirer les particules agglomérées dans le jabot. La chirurgie est assez facile, le plus important, selon le conférencier, étant de bien dissocier la peau du plan séreux sous-jacent, de les disséquer et de les suturer séparément. En aucun cas, il ne faut masser le jabot et essayer d’en vider le contenu par taxis.

Prolapsus du cloaque

Les origines du prolapsus regroupent les causes digestives et extradigestives. Les premières sont celles responsables de ténesme. Les secondes sont principalement la rétention d’œufs, la salpingite et l’hypocalcémie (elle survient après plusieurs années de ponte). Ces affections entraînent une compression et un étranglement du cloaque. Une origine néoplasique ne peut pas être écartée. Le traitement est chirurgical et consiste à réduire le prolapsus. Sous anesthésie générale, les tissus sont identifiés et remis en place immédiatement. Une suture en bourse ou une cloacopexie pour prévenir les récidives peut être envisagée. Le traitement médical repose sur l’utilisation d’antiparasitaires et d’une supplémentation en calcium et en magnésium (le second est nécessaire à l’assimilation du premier). Le calcium est administré à la posologie de 100 mg/kg par voie orale (par le biais de coquilles d’huîtres ou d’os de seiche) et le magnésium est donné à la dose de 20 mg/kg.

Minh Huynh Diplomate ECZM, praticien au CHV Frégis d’Arcueil (Val-de-Marne). Article rédigé d’après une webconférence organisée par Virbac en novembre 2016.

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