Coût d’embauche d’un salarié : que faut-il prendre en compte ? - La Semaine Vétérinaire n° 1711 du 18/03/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1711 du 18/03/2017

ÉQUIPE

ÉCO GESTION

Auteur(s) : SERGE TROUILLET 

Grâce à un simulateur approprié, développé par les services de l’administration, tout employeur peut rapidement calculer le coût d’une embauche pour son entreprise, ce qu’il doit verser par mois et de quelles déductions il bénéficie.

Recruter du personnel est toujours de bon augure pour un chef d’entreprise. C’est le signe d’une activité croissante de sa structure. Toute embauche, pour autant, nécessite d’être évaluée au regard de son coût. Chacun sait que le coût d’un salarié est composé d’un salaire brut, qui augmente avec les charges patronales, mais qui est allégé par certains avantages fiscaux et autres aides de l’État, dont le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Rappelons à cet égard que celui-ci se calcule au taux de 7 % sur les salaires versés auprès des salariés, et qu’il ne fonctionne pas sur les salaires supérieurs à 2,5 fois le Smic ni sur ceux des dirigeants (encadré).

Ce sont les lignes générales, mais pour établir précisément son évaluation, le simulateur de coût d’embauche qu’a développé le Secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (SGMAP)1 est bien commode. C’est une ressource ouverte de calcul des cotisations sociales pour le coût salarial d’une embauche en France, en fonction du statut de l’entreprise. Quelle qu’en soit sa taille, il permet une estimation simple et claire de ce coût, et donc à l’entreprise d’affiner son plan de développement. Ce simulateur est disponible sur les sites du ministère du Travail, des chambres de commerce et d’industrie (CCI) de France, de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), organisme paritaire qui accompagne les cadres dans leur parcours professionnel, de Pôle emploi également. Il intègre une quarantaine de cotisations et d’aides différentes. Et il ouvre la possibilité d’indiquer différents paramètres : le nombre de salariés de l’entreprise, le statut du salarié (cadre ou non-cadre), le salaire brut mensuel souhaité, le statut ou non en tant que jeune entreprise innovante.

Les paramètres et les aides à connaître

Cet outil permet en outre d’éclairer l’employeur sur certaines rubriques. Concernant les cotisations employeur, par exemple, il indique, pour l’accident du travail, que le montant est calculé par défaut pour une activité à faible risque ; pour la complémentaire santé, il rappelle que l’offre de l’employeur doit couvrir un panier de soins minimum, etc. Le simulateur propose également d’affiner la situation en posant des questions complémentaires ; cela concerne notamment le montant mensuel de la complémentaire santé obligatoire de l’entreprise, pour laquelle il renvoie à plus d’informations vers le site correspondant du service public. Ou encore les risques professionnels, le régime Alsace-Moselle, la pénibilité du travail, l’exonération jeune entreprise innovante.

L’employeur a ainsi sous les yeux l’ensemble des aides employeur immédiates (réduction générale sur les bas salaires, réduction de cotisation d’allocations familiales, etc.) et différées, notamment le dispositif fiscal Cice. Il lui apparaît, s’il l’ignore, que l’aide à l’embauche d’un premier salarié n’est pas renouvelée en 2017, mais que pour toute embauche (sous certaines conditions et notamment que la rémunération brute mensuelle du salarié recruté soit inférieure à 1 906,60 €), l’aide pour les très petites entreprises (TPE) et pour les petites et moyennes entreprises (PME) est prolongée jusqu’à la fin juin 2017, limitée toutefois à 4 000 € (deux ans à temps plein, avec versement trimestriel). Bref, le dirigeant qui recrute dispose de tout ce qu’il a besoin de savoir.

Les versements dus par l’entreprise

Ainsi, hors contexte particulier, voici quelques exemples de situations évaluées grâce à l’outil de simulation.

Une clinique composée de quatre salariés souhaite embaucher une personne en contrat à durée indéterminée (CDI), au statut de non-cadre et à temps plein :

- le dirigeant fixe un salaire mensuel brut de 1 500 € (soit un montant net de 1 145 € touché par le salarié) et verse 1 434 € après déduction faite des aides différées (qui s’élèvent ici à 271,67 €). Avant cette déduction, le versement de l’entreprise s’élève à 1 705,7 € ;

- pour une personne recrutée au salaire mensuel brut de 2 000 € (soit un montant net de 1 534 €), l’employeur débourse 2 498 € après déduction des aides différées ;

- et pour une rémunération mensuelle brute de 2 500 € (1 923 € net par mois), la somme versée est de 3 332 €.

Dans le cas d’une embauche d’un salarié cadre, travaillant à temps plein, disposant d’un CDI :

- si l’employeur décide de recruter ce salarié avec une rémunération de 3 000 € brut par mois (soit un montant net de 2 277 €), il devra en réalité dépenser 4 301 €, soit 4 091 € après déduction des aides différées.

Dans cet exemple, le chef d’entreprise a bénéficié des aides employeur immédiates (54 € correspondant à la réduction de cotisation d’allocations familiales) et des aides employeurs différées (210 € relatif au Cice) ;

- pour un salaire mensuel brut de 3 500 € (soit 2 688 € net), l’employeur verse pour ce salarié cadre 4 729 € après déductions.

- enfin, pour un salaire brut de 4 000 € (soit 3 095 € net), le montant acquitté est de 5 656 €, le chef d’entreprise ne bénéficiant pas d’aides employeur différées (72 € d’aides immédiates).

1 bit.ly/2e40r8A.

Pour en savoir plus :

Portail de la modernisation de l’action publique : bit.ly/1UCcY5o.

LE CICE 2017

Ce dispositif fiscal bénéficie depuis 2014 aux entreprises imposées d’après leur bénéfice réel, soumises à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés, ayant des salariés, quels que soient son secteur d’activité et sa forme juridique.
Le taux du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi Cice 2017 est passé de 6 à 7 %, dans le cadre de la loi de finances 2017. Il est basé sur les rémunérations brutes versées par l’employeur au cours de l’année civile (peu importe la date de clôture de l’exercice et la durée de celui-ci) et soumises aux cotisations de la Sécurité sociale (frais professionnels exclus dans le calcul). Ces rémunérations ne doivent pas excéder 2,5 fois le Smic calculés sur un an. La valeur du Smic horaire brut est celle fixée au 1er janvier 2017, soit 9,76 €. Le nombre d’heures supplémentaires sera pris en compte, mais pas leur majoration.
Clarisse Burger

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr