Encore trop de résidus d’antibiotiques dans la viande

La nouvelle méthode de recherche des antibiotiques dans la viande utilise la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse (CL-SM/SM). Elle possède une plus grande capacité de détection des non-conformités que les tests microbiologiques mis en œuvre dans la réalisation des plans nationaux de contrôle ciblé de la Direction générale de l’alimentation. À la différence d’une surveillance aléatoire des carcasses, les services vétérinaires choisissent les animaux à contrôler pour les résidus à l’aide de plusieurs critères d’orientation. Les non-conformités consistent en un dépassement des limites maximales de résidus (LMR) pour les antibiotiques dans les tissus animaux entrant dans la chaîne alimentaire humaine.

Tétracyclines, macrolides et aminosides souvent à l’origine de non-conformités

Cette méthode, employée depuis 2011, permet de détecter 61 antibiotiques appartenant aux principales familles utilisées en médecine vétérinaire. Elle a été validée selon les critères de performance européens par le laboratoire de Fougères (Ille-et-Vilaine) de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), Laboratoire national de référence sur les résidus de médicaments vétérinaires dans les aliments, et mise en œuvre au niveau de 10 laboratoires officiels d’analyse.

L’étude¹ des résultats entre 2011 et 2014 montre que la technique CL-SM/SM permet de détecter en moyenne trois fois plus de non-conformités que le dépistage microbiologique chez les bovins (2 % contre 0,61 %), et deux fois plus en moyenne chez les ovins et les caprins (0,76 % contre 0,40 %). D’autre part, les non-conformités repérées par cette méthode sont significativement supérieures chez les bovins (2,5 fois plus nombreuses que chez les ovins et les caprins).

Chez les bovins, les tétracyclines (41 %), les macrolides (21 %) et les aminosides (17 %) sont les familles d’antibiotiques les plus fréquemment à l’origine de résultats non conformes. Suivent ensuite les fluoroquinolones et les ß-lactamines. Les non-respects des délais d’attente et de la prescription (posologie et voie d’administration) du vétérinaire sont le plus souvent à l’origine de ces problèmes de résidus.

Chez les ovins et les caprins, les familles d’antibiotiques concernées par les non-conformités sont essentiellement les aminosides, l’oxytétracycline et les sulfamides. L’utilisation de ces molécules hors autorisation de mise sur le marché est la cause prépondérante du dépassement des LMR.

Ainsi, bien que l’exposition globale des animaux aux antibiotiques ait diminué au cours de ces dernières années dans le cadre du plan ÉcoAntibio 2017, le contrôle reste d’actualité concernant le respect des modalités d’utilisation de ces molécules.
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¹ Roudaut B., Fournet I., Pessel D., Sanders P. Contrôle des résidus d’antibiotiques dans le muscle en France - Contribution des nouvelles techniques à l’identification des antibiotiques chez les ruminants. Renc. Rech. Ruminants 2016, page 322.