Débats autour de la protection immunitaire et des infections urinaires des porcs - La Semaine Vétérinaire n° 1704 du 27/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1704 du 27/01/2017

CONGRÈS DE L’AFMVP

PRATIQUE MIXTE

L'ACTU

Auteur(s) : LORENZA RICHARD 

Le congrès annuel de l’Association française de médecine vétérinaire porcine s’est tenu pour la première fois à Rennes (Ille-et-Vilaine), les 1 er et 2 décembre 2016.

Pour sa session 2016, l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP) a abordé deux sujets d’actualité, la vaccination et le traitement antibiotique des infections urinaires, qui ont soulevé de nombreux débats.

Vaccination des porcelets

Les interférences de l’immunité colostrale transmise par la mère avec la vaccination des jeunes porcelets ont été discutées, notamment avec les sociétés productrices des vaccins contre la mycoplasmose, le syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP), la grippe et le circovirus porcin (PCV2). En effet, en neutralisant l’agent vaccinal, l’immunité passive transmise par la mère peut empêcher l’installation de l’immunité active des porcelets. Christine Miras, de l’Agence nationale du médicament vétérinaire, a rappelé que les études menées pour les dossiers d’autorisation de mise sur le marché des vaccins permettent de définir l’âge minimal de vaccination et le schéma vaccinal, repris dans le résumé des caractéristiques du produit. L’utilisation optimale de la vaccination est fonction de la situation épidémiologique et de la problématique d’élevage. Toutefois, le contexte épidémiologique peut évoluer, et l’emploi du vaccin sur le terrain permet de mieux objectiver ses risques ou ses bénéfices, dont l’information doit remonter via le système de pharmacovigilance.

Infections urinaires et antibiotiques

Les infections urinaires touchent 20 à 40 % des truies de façon souvent inaperçue et sont principalement bactériennes. Le référentiel thérapeutique SNGTV/AVPO1 2016 recommande l’administration d’un antibiotique injectable individuel quand la morbidité dans le troupeau est inférieure à 30 % et un traitement métaphylactique au-delà de 30 %. Christophe Hugnet (praticien dans la Drôme) rappelle que, d’après la réglementation, les anti-infectieux critiques (AIC), notamment les fluoroquinolones, souvent prescrits jusqu’à aujourd’hui, ne peuvent pas l’être en prévention, hors examen clinique, dans le cadre des bilans sanitaires d’élevage et des protocoles de soins. Au cours de l’été 2016, une enquête a évalué les pratiques en termes de prévention, de diagnostic et de thérapeutique auprès de 20 praticiens de l’AFMVP. Analysée par Alain Riaucourt (Côtes-d’Armor), elle montre que cette réglementation est respectée, et que l’hygiène de l’environnement, ainsi que la quantité et la qualité de l’eau d’abreuvement, facteurs importants dans la survenue de cette maladie, sont prioritairement pris en compte. Toutefois, la prévention alimentaire (notamment en jouant sur la balance électrolytique de la ration pour abaisser le pH urinaire afin de limiter la croissance bactérienne) est peu pratiquée.

1 Société nationale des groupements techniques vétérinaires/Association des vétérinaires exerçant en productions organisées.

UN CONGRÈS QUI MÉRITERAIT D’ÊTRE DAVANTAGE SUIVI

« Cette année, nous avons souhaité nous rapprocher du lieu principal d’exercice des vétérinaires porcins, la Bretagne, afin de faciliter leur participation », explique Jean-Yves Jouglar, le président de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP). « Cependant, nous n’avons pas augmenté la fréquentation du congrès de 30 %, comme nous l’espérions. Peut-être l’éloignement de Paris n’a-t-il pas permis à d’autres praticiens de venir », remarque-t-il. Notre confrère déplore également que le nombre d’adhérents à l’AFMVP stagne, alors que « beaucoup de confrères ne suivent pas une formation continue du niveau de celle offerte par le congrès ». Il rappelle que l’association rassemble des praticiens, des chercheurs, des enseignants et des représentants des industries alimentaires et pharmaceutiques, instaurant des relations entre les recherches appliquée et fondamentale :« C’est un lieu de débat sans doute mal connu des nouvelles générations et qui mériterait que les praticiens s’y intéressent davantage. »

REMISES DE PRIX

Le prix Jules-Tournut récompense deux thèses : Héloïse Mouchet, pour son étude sur le syndrome de nécrose d’oreille1, et Emma Cantaloube, pour la comparaison des susceptibilités de deux lignées de porcs à développer des lésions d’ostéochondrose et l’évaluation de biomarqueurs de détection de la maladie.

1 Lire page 32 de ce numéro.
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